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Parce que l'amour n'a pas de sexe ...

Photo de Gus-und-Bill

Gus-und-Bill

Description :

_


Parce que tout ça ne sera pas éternelle...

Parce que nous voila face à face pour la dernière fois...

Parce que j'veux marquer l'coup, et m'en souvenir à vie...

Parce que tout ça, ça FAIT partie intégrante de ma vie...

Parce que vous vous me suivez, et vous n'm'abandonnez pas...

Parce qu'avant ne compte plus...

Parce qu'on est condamnés...

Parce qu'un jour viendra, on aura tout oublié...

Parce que je n'veux jamais oublier...

Pour vous.
Pour moi.
Pour nous.
Pour eux...

Merci...




_____*





Bientôt une année complète...
J'm'en lasse pas.
Merci =)!

Parce que vous, je n'peux pas vous oublier...
*
Menacés, mais libre, n'oubliez jamais...

Et enfin, parce que l'amour n'a pas de sexe...


Für die Unendlichkeit ...



Gus' (L)
_

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Explications & Chapitre à venir.

.










Saluut mes loulous x)
Vous allez bien ? Moi on fait aller, c'est la fin des vacances é.è
Cette année, c'est le bac, puis aprs... Après f*ck, j'veux pas savoir x.x
Bref. Si je viens ici c'est donc en premier pour dire coucou, I'm not dead comme dirait Pink, et puis enfin, j'pense à vous, et j'voudrai expliquer pourquoi vous m'avez pas vue d'puis si longtemps... Je sais que ça doit être agaçant d'venir et d'voir que rien ne bouge xD! Sachez que j'ai commencé mon chapitre, il arrivera quand j'aurai terminé l'Os et que je pourrais enfin me mettre à bucher dessus sérieus'ment. Voila pour le chapitre.
Sinan, pourquoi est-ce que j'suis plus là depuis le début des vacances ? Ben déja, j'ai travaillé tout le mois de Juin plus la moitié du mois de Juillet, ensuite j'suis allé chez mes grands parents souffler un peu, j'ai beaucoup écrit... Mais pas de chapitre x), après j'suispartie 10 jours aux USA, ensuite 15 jours dans le Sud, puis encore une nouvelle semaine chez mes grands parents... Je suis rentrée hier XD! Comment vouliez-vous que j'puisse donner de mes nouvelles dans ces conditions u_u'?

Enfin bref. Donc, j'annonce officiellement la reprise de cette fiction, je vais peut-être supprimer Gus-und-Bill et en recréer un autre, ça commence à faire lourd d'avoir trois fictions sur un seul blog... On verra ^___^'
A part ça, j'veux aussi dire que pendant les vacances, je ne pense pas poster. Aucunes vacances. J'ai une vie, moi aussi, et en tant que grosse fénéante, j'veux pouvoir faire c'que j'veux. x'D Donc, j'écrirai certainement, mais ça ne viendra qu'à la rentrée. Surtout que là, cette année, si j'me plante, je suis dans la merde jusqu'aux oreilles, ma mère ne va plus me lâcher >/////<' Donc bon.
Voila pour les nouvelles...
J'voudrai bien avoir des résumés d'vos vacances x) Dailleurs je bisoute la miss qui flippait que ça soit une mauvaise nouvelle pour today xD

Voila, tout a été dit. Je vous laisse, je vais allé bosser un peu =).
J'vous aime. <3
Gus'_







Edit :

x-sondages-tokiohotel-x , j'suis folle de ton montage, merci beaucoup, c'est mon nouveau fond d'écran d'ordi <3
Merci du coeur de mon fond =D!
Pleins de bisous à toi (et aux autres).










Edit :

Heu... J'sais pas vraiment trop quoi dire... Coucou, peut-être...
Ecoutez, j'tiens à vous demander pardon. Je suis ue lache, j'ai laissé omber cette fiction bien trop rapidement, j'suis dans un passage qui ne m'interresse pas, je pense que j'vais essayer de trouver un stratagème pour le contourner, c'te putain de passage.
Bref. J'vous demande pas de me pardonner, mais seulement d'essayer de comprendre : J'ai du travail, chu amoureuse à plein temps, j'ai mes amis avec qui tout va bien en ce moment, j'ai un boulot sur la YAC, en gos, j'ai une vie aussi. Donc on va dire que je pardonne les personne qui m'ont incendié de commentaires rageux et méchants, et qu'on repart comme avant. Pour vous aider à patienter, j'vous poste une première partie de Ts, okay mes amis ? =)


C'est partit !




__________

TS Twincest

" Maman. "

Par Gus'.

__________

L'idée de killing-yaoi :

Bill est un enfant adopté qui accepte mal sa condition et en fait voir de toutes les couleurs à ses parents. Violent et ingérable il les rejette tout le temps. A 17 ans, son unique rêve est de retrouver sa mère biologique (qu'il idéalise totalement).
En désespoir de cause, sa famille d'accueil (de coeur) embauche Tom, jeune éducateur, comme dernière chance pour comprendre leur "fils"...


__________

PARTIE I.

__________

Il aimait Supertramp et les Beatles, d'autres groupes plus récents comme Green Day ou The Darkness. Il pleurait à l'écoute des premiers accords de Karma Police, et adorait s'allonger dans la neige, en faisant bouger ses bras et ses jambes tout en en hurlant les paroles. Ca faisait comme l'empreinte de petits anges... Il avait, deux fois en deux ans, tabassé ses profs d'Histoire et de Maths, et fuguait régulièrement après s'être disputé avec sa mère adoptive. L'intro de High and Dry de Radiohead le rendait fou de bonheur, Titanic faisait battre son c½ur plus vite que n'importe quelle fille, et il n'était jamais tombé amoureux. C'était un pauvre gosse qui n'aimait personne si ce n'est cette photo de sa mère biologique, dans son portefeuille. Un pauvre gosse brisé d'avoir été adopté, brisé d'avoir été abandonné, brisé de ne pas connaître sa maman... Il avait honte de ce qu'il était et de ce qu'il était en train de devenir... Il fallait que ça change.



_________________________

11 août.


Simone pressa le papier au fond de sa poche. Ca faisait un bout de temps qu'elle y pensait, et elle avait fini par noter le numéro. Merci Internet. Elle les avait appelés, se disant qu'avant de les faire venir, elle allait laisser une seule et dernière chance à son fils, mais il transgressa une fois de plus les règles. Elle lui avait dit, pourtant. Elle avait était claire sur le fait que les bagarres étaient exclues, et que s'il posait le moindre problème, il rentrait immédiatement. Et ce petit abruti avait frappé, frappé et frappé encore. Il s'était acharné sur l'un des moniteurs de la colonie, comme chaque année. Le directeur de « Au petit bonheur la chance » avait appelé sa mère, lui expliquant que c'était la dernière fois, que Bill ne pourrait plus revenir l'été prochain, et qu'il lui faisait prendre le premier train dès demain. Elle avait soupiré, et avait tapé le numéro inscrit sur le petit papier.

Plus le temps passait, plus il devenait ingérable, et plus il avait de mal avec elle. Elle s'en rendait bel et bien compte, c'est pourquoi elle avait demandé de l'aide. Ces gens avaient répondu présent. Ce genre de procédure pouvait prendre un certain temps, et ne se déroulaient jamais à domicile, mais dans le cas de Bill, elle avait simplement demandé, et on lui avait fait payer plus cher. Beaucoup plus cher. Bill lui coûtait cher, c'était un fait. Mais elle aimait ce petit bout d'homme, le petit bébé qu'elle avait adopté il y a dix-sept ans déjà. Ca n'était pas son fils, elle le savait, mais dans sa tête elle se disait que si, que Madame la Cigogne lui avait fait un cadeau, un petit paquet bonheur, rien que pour elle...

Simone n'avait jamais pu avoir d'enfant, c'était comme ça. Elle avait plusieurs fois fait des essais de fécondations in vitro, d'inséminations artificielles avec le sperme de Gordon, son mari, ainsi que d'autres PMA, qui avaient toutes échoué. Au bout de trois ans d'essais qui avaient été une succession d'échecs, Simone et Gordon avaient décidé d'un commun accord qu'ils tenteraient l'expérience seulement une dernière fois. Le couple n'en pouvait plus d'essuyer les échecs, d'espérer la venue d'un bébé inutilement. Au fond, ils n'avaient plus vraiment d'espoir.

Quatre derniers embryons furent implantés dans le ventre de Simone. Ils s'accrochèrent, et au bout de dix-huit jours, Simone fit un test de grossesse. Elle n'avait pas eu ses règles quelques jours après l'implantation comme les fois d'avant... Le test se révéla positif. A la première échographie, les médecins lui annoncèrent qu'elle n'attendait pas un, mais quatre enfants. Quatre futurs bébés qu'il faudrait nourrir, changer, laver, quatre enfants à aimer. Ca avait été la nouvelle la plus heureuse de sa vie.

Simone faisait, à l'époque, 1m52cm pour 43 kilos et n'était pas disposée à accueillir autant de beau monde dans un corps si fin. Les médecins lui conseillèrent de faire une réduction embryonnaire, elle refusa. Elle avait attendu trop longtemps pour les avoir. A quatre mois, on lui apprit qu'elle attendait trois filles et un petit garçon.
Elle leur trouva à chacun un prénom, et au fur et à mesure que les jours passaient et qu'elle voyait son ventre s'arrondir, elle se disait qu'elle était sûrement la plus heureuse des femmes. Au bout de cinq mois de grossesse, elle perdit une quantité importante de sang et après un transfert à l'hôpital en urgence, on lui annonça qu'elle les avait perdus. Tous les quatre. Elle avait juste trente-deux ans.

Les mois et les années passèrent, elle se relevait doucement, et avait fait une demande d'adoption. On l'avait dirigé vers des associations d'aide à ce genre de procédures, et ce ne fut qu'à l'âge de quarante et un ans qu'on lui donna enfin son premier enfant. Il s'appelait Bill, il avait quatre mois et huit jours, pesait juste six kilogrammes et était originaire d'Allemagne. Entre ses yeux marrons immensément grands, ses merveilleux cheveux blonds et les petites bulles qui naissaient à la commissure de ses lèvres quand il se mettait en colère, on pouvait réellement dire que ce bébé avait un charme fou... Dès qu'elle l'avait vu, Simone en était tombée folle d'amour.

Elle passa avec son fils et son mari les moments les plus heureux de sa vie.

A quinze ans, Bill trouva les certificats d'adoption, et demanda qu'on lui en parle, il voulait savoir... Ses parents bafouillèrent des excuses sans rien pouvoir expliquer... C'était encore trop dur pour eux. A partir de ce moment-là, tout changea. Bill avait toujours eu des problèmes au niveau des récepteurs de ses terminaisons nerveuses, et ne ressentait jamais aucune douleur, qu'on le frappe ou qu'il se coupe. Le froid ne le glaçait pas, le chaud ne le brûlait pas. Il ne savait même pas ce qu'avoir mal voulait dire. Le jeune adolescent adorable et doux devint turbulent, ingérable et presque dangereux envers les personnes qui le côtoyaient au quotidien. C'était là qu'avait démarré le cauchemar.



_________________________

19 août.


Il posa sa grosse valise sur le quai de la gare, enfonça ses doigts dans la housse de son étui de guitare et huma l'air. Il était enfin arrivé. Une minute de plus dans cet engin, et il devenait fou. Il regarda sa montre. Il avait un peu d'avance, Simone ne viendrait pas le chercher avant une bonne demi-heure. Il tira la valise sur cent mètres et se laissa lourdement tomber sur un banc. Il frissonna. La fin de l'été allait arriver, et le vent se faisait plus frais qu'à l'accoutumée. Il ne lui restait plus qu'à attendre.




[...]



« Excusez-moi... » On lui tapota l'épaule.

Il sursauta, et se retourna en retirant ses écouteurs. « Oui ? »

La bonne femme semblait plutôt embarrassée. « Heu... Est-ce que c'est vous ? » Elle se mordit l'intérieur de sa joue. « Enfin, je veux dire... Tom ? »

Son visage s'éclaira et il lui fit un sourire. « Oui, bonjour Simone. »

Elle lui rendit son sourire, soulagée. « Bonjour... » Elle se racla la gorge. « Je vous ai fait attendre longtemps ? »

Tom la regarda, et devant ses yeux fatigués, son teint pâle et ses traits tirés, il ne pu que
mentir. « Non, pas du tout, je suis là depuis à peine cinq minutes... »

Elle sourit. « Et bien je vous propose que nous y allions ! »

Il opina et murmura. « C'est parti... »

Ils sortirent de la gare, Simone devant, Tom traînant sa valise derrière. Il ne savait pas pour
combien de temps il serait sur place et avançait, à vrai dire, la peur au ventre.

« C'est la première fois que je suis en mission » Expliqua-t-il lorsqu'elle lui posa la question sur une petite route, la pluie fouettant le pare-brise.

« Quel âge avez-vous, Tom ? » Demanda Simone.

Tom haussa un sourcil. « Vous n'avez pas reçu ma fiche ? »

« Si, si... Si. C'est juste que... » Elle pianota sur le volant. « J'aurai aimé que vous vous présentiez à moi en direct, vous voyez ? »

« Oh... » Fit Tom. Il se tourna vers elle sur son siège, tirant sur la ceinture pour la détendre. « Okay. » Il se racla la gorge. « Et bien je m'appelle Tom, je n'ai pas de nom de famille. » Simone tiqua, mais ne dit rien. « J'habite à six cent kilomètres de chez vous, et je vis seul dans un appartement. J'ai vingt-et-un ans, je suis homosexuel, et je ne m'en cache pas. » Elle sourit tout en continuant à fixer la route. « Je travaille depuis que j'ai seize ans, j'ai été formé pour travailler dans la métallurgie, malheureusement ma carrière a tourné court. J'ai été un an et demi dans une maison de redressement où je n'ai jamais pu me faire aucun ami. Quand je suis sorti, j'ai fait des études pour devenir éducateur. J'ai obtenu mon diplôme l'année dernière, et j'ai intégré la boite il y a un peu plus d'un an. Voila pour la petite présentation. » Il sourit. « Satisfaite ? »

Elle tourna son visage vers lui et hocha la tête en signe que oui, et lui sourit. « Vous avez votre permis de conduire ? »

Il prit un air sérieux. « Bien évidemment. » Elle rit.

Elle continua à lui poser des questions, et il continua à y répondre sincèrement, lui expliquant qu'il avait été le tuteur de plusieurs jeunes avant Bill, mais qu'il s'en était à chaque fois occupé au centre (NdA : Il s'agit du bâtiments où sont accueillis le plus souvent les jeunes à problèmes.).

Simone savait déjà tout ça, bien sûr... Elle avait reçu une dizaine de fiches avec deux photos d'identité et tous les renseignements dont elle aurait pu avoir besoin, qui aurait pu la rassurer et l'aider à faire un choix. Elle avait prit Tom sans savoir pourquoi. Il était simplement en tête de pile.
Non, elle savait déjà tout, elle voulait simplement parler un peu avec quelqu'un. Bill ne lui disait plus rien depuis déjà deux ans, et son mari était si rarement à la maison... Gordon se réfugiait dans son travail pour oublier à quel point son fils avait changé, sans penser un instant que ça pouvait ébranler sa femme, l'affaiblir encore plus...

« Nous voila arrivés... » Dit-elle en se garant devant un grand pavillon.

Tom hocha la tête, et ouvrit sa portière. Il se dirigea vers l'arrière du véhicule. Simone ouvrit le coffre, et il en sortit sa valise ainsi que son étui à guitare.

« Suivez-moi, Tom... » Fit-elle en commençant à avancer.
« Une minute... »
Elle se retourna en haussa un sourcil. « Mh ? »
« J'aimerai... Enfin, est-ce que vous pourriez plutôt me tutoyer ? J'ai horreur du vous... » Fit-il avec une grimace.
« Oh, et bien okay, Tom... Suis-moi. » Elle lui sourit.

Simone ne lui avait pas dit de la tutoyer aussi, et il s'en réjouit. Il était là uniquement pour bosser. Il ne devait pas créer de lien avec les parents. Seulement faire semblant. Faire semblant...




[...]




Tom prit une serviette et se l'enroula autour de la taille. Il en mit une autre sur ses épaules et se frotta les bras avec. Lorsqu'il se jugea suffisamment sec, il alla enfiler un caleçon, un bas de jogging et un immense T-shirt. Il mit des tongs, et sortit de la chambre dans laquelle on l'avait installé. Il descendit les escaliers et alla rejoindre Simone à la cuisine. Elle était en train d'éplucher des pommes de terre au dessus de la poubelle.

« Je n'ai pas revu Bill depuis que je suis arrivé. », fit-il remarquer en posant un bout de fesse sur l'un des tabourets du bar. Il n'était pas encore vraiment tout à fait à l'aise, dans cette maison.

« Oui... Vous le... Tu le verras demain... » Fit-elle en se retournant, désolée de buter encore sur le « Tu ».
Il haussa un sourcil. « Demain ? »

Elle retourna à ses pommes de terre. « Oui. »

« Il ne dîne pas là ? »

Elle haussa les épaules. « Non, il ne veut plus... Alors je lui monte un plateau dans sa chambre, chaque soir. » Tom la regarda, tentant de capter son regard. Elle était de profil, et finit par se tourner vers lui en soufflant. « Quoi ?! »

Il soupira. « Vous savez, Simone... C'est vous, la mère. C'est à vous de dire ce qu'il doit ou ne doit pas faire. Si vous voulez qu'il dîne avec vous et bien vous lui dites de venir. »

Elle haussa à nouveau les épaules. « Il n'écoute plus. »

Tom se leva. « Je vais le voir. »

Elle écarquilla les yeux, et posa doucement son épluche légume. « Je... Je n'suis pas sûre que... »

« Ecoutez Simone... Si vous avez fait appel à nous, c'est parce que vous voulez que ça change, je m'trompe ? » La coupa-t-il.

Elle baissa les yeux sur le plan de travail. Son épluche-légume commençait à rouiller, elle l'avait sans doute mit dans la machine à laver. Sottises. « Non... »

« Alors laissez-moi faire mon travail. » Sa voix était dure et tranchante. Il voulait qu'elle comprenne comment il fallait qu'elle soit.

« Okay... »

Sa voix se radoucit. Elle avait l'air si perdue et tellement, tellement triste. « Vous savez Simone, si je suis ici, c'est pour rétablir l'écoute et un climat de confiance entre les parents, c'est-à-dire vous, et l'adolescent en difficulté, autrement dit, Bill. ». Elle releva les yeux et lui fit un demi-sourire. Il quitta la cuisine.

Tom savait exactement où se trouvait la chambre de Bill, elle la lui avait montrée quand elle l'avait installé dans sa chambre. Il était juste au dessus de lui, au deuxième étage. Il monta les marches calmement, en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien dire. Quand Simone les avait présentés en expliquant pourquoi Tom était là, Bill avait haussé les épaules, et avait demandé quelques détails. Il voulait, par exemple, connaître l'âge de Tom.

Il s'avança jusque devant la porte, et toqua. Personne ne répondit. Il toqua une nouvelle fois, et ce fut la même chose. Alors il se permit d'entrer.

Un grand corps –Bill à ce qu'il semblerait- était allongé en travers de son lit, la tête dans son oreiller, un I-pod bleu électrique reposant sur sa couette. Tom avança, il referma la porte, et se racla la gorge. Le garçon ne réagit pas. Il fit un bruit de langue, se balançant d'avant en arrière, de ses talons à ses pointes de pied. Mais Bill ne bougeait toujours pas. Il s'avança, et tapota son mollet. L'adolescent se contenta de grogner un peu. Tom leva les yeux au ciel. Pendant que sa mère faisait le repas, il dormait.

« Putain. » Souffla-t-il.

Il passa de l'autre côté du lit, saisit le petit appareil électronique, et l'éteignit. Le garçon releva la tête au bout de quelques secondes, les yeux fatigués.

« Oh, tu fais quoi là ? »
« J'éteins ton truc. »
« Ouais, merci, j'ai entendu... »

Bill bailla, se redressa, et s'assit en tailleur sur son lit.

« J'peux savoir c'que tu fais ici ? » Demanda Bill, qui avait l'air de se réveiller doucement.
« Ta mère t'a expliqué tout à l'heure, nan ? »
« Ouais, ça j'm'en fous, tu fais c'que tu veux tant que j'te vois pas, mais qu'est-ce que tu fous dans MA chambre ? »
« Dis-moi, Bill... »
« Quoi ? » Demanda l'intéressé, méfiant. Il fuyait son regard comme la peste.
« Pourquoi est-ce que tu es aussi agressif ? »
Il haussa un sourcil et le regarda enfin. « Comment ça ? »
« Tu te rends compte que je te connais seulement depuis quelques heures, et que tu m'agresses déjà ? »
« Je... Heu... Je sais pas... » Bill semblait perdu.
« Tu sais c'que je crois ? » Demanda Tom.
« Nan... »
« Je crois qu'on va bien s'entendre, toi et moi. » Il lui souriait, l'air sincère.
« Heu... »
« Ouais. Comme j'te dis. » Tom lui sourit. « Bon, si j'étais venu à l'origine, c'était pour te demander si tu pouvais venir m'aider à mettre la table. »
« Ecoute, je... »
« Tu n'es pas obligé de dîner avec nous. Pas ce soir, du moins. »
Tom le regardait, droit dans les yeux. « Heu... Tu sais, j'suis pas... »
« S'il te plaît, Bill. » Le coupa-t-il. Il lui fit un clin d'½il.
« Okay... » Capitula le jeune brun.

Tom se leva, et tendit sa main à Bill. Le brun hésita, et décida qu'il se lèverait seul.




[...]




« Simone ? » Appela Tom.
« Je suis là... » Répondit la bonne femme, du salon. « Tu as faim ? » Demanda-t-elle sans lever le nez de [ i]« Orgueil et préjugés », lorsqu'elle entendit le parquet craquer, signe que le dreadeux était arrivé au niveau de la porte.
« Un peu. » Il sourit.
« Je vais aller mettre la table, alors. »
« Non. Surtout pas. » Il lui sourit.
« Qu'y a-t-il ? » Elle ferma son livre en laissant son index à la page où elle s'était arrêtée, et le posa sur ses genoux.
« Bill ne dînera pas avec nous, ce soir. » Elle haussa un sourcil. « Oui, mais il va mettre la table. » Elle crispa ses doigts. « Laissez-moi faire. Je vais arranger la situation, Simone... »
Elle hésita un instant, puis abdiqua d'un hochement de la tête, et soupira. « J'espère... »

Il posa sa main sur son épaule, signe qu'il la soutiendrait, et demanda « Vous lisez ? »
« Beaucoup, oui... »
« Ah ? »
« Et bien Bill est très peu à la maison, nous ne parlons pas beaucoup, et Gordon n'est jamais là qu'en coup de vent, alors... Je suis souvent toute seule, j'essaye donc de m'occuper au mieux... Tu sais, je me suis découvert une véritable passion pour la lecture... Je brode, aussi... Tu veux voir ? » Demanda-t-elle, en levant le visage.
« Oui, bien sûr... »

Elle tira un bout de tissu qui était posé juste à droite de sa cuisse, étalé sur le canapé. Elle lui fit signe de venir s'asseoir tandis qu'elle se débattait avec ce qui semblait être une espèce de drap...

« Tu vois, c'est une nappe. Je vais chercher des modèles de dessins dans un magasine, je commande ceux qui m'intéressent, et ensuite, je décalque le modèle sur le tissus, à la fin il ne me reste plus qu'à broder par-dessus... C'est plutôt simple, mais ça demande un temps infini, j'ai commencé celui-là il y a déjà six mois, regarde... »

Et elle lui montra ce qu'elle avait brodé jusqu'à présent. La nappe était essentiellement dans les tons verts-jaunes, représentant des bourgeons de roses étouffés par du liseron. Les dessins étaient au centre de la nappe, brodés en ovale, là où seraient déposés les futurs plats ainsi que les couverts de service. C'était un très beau travail qui, en effet, devait demander un temps fou, et de très bons yeux...

« C'est vraiment très beau... » Souffla-t-il.
Elle lui sourit. « Merci, Tom... »

Elle se leva, et il l'aida à plier l'énorme morceau de tissus, ils le posèrent sur le canapé. Tom demanda s'il était possible de dîner, maintenant. Elle lui dit que oui. Quand ils arrivèrent à la cuisine, la table avait été mise. Ils ne dînèrent qu'à deux.


_________________________

26 août.



Il descendit doucement les escaliers, le plus silencieusement possible. Une fois arrivé au premier étage, il se dirigea à pas de loup jusqu'aux escaliers qui le mèneraient enfin au rez-de-chaussée. Il n'eu pas le temps de les atteindre, une main attrapa son bras et le tira. Tom l'entraîna jusque dans sa chambre, et ferma derrière lui. Il alluma la lumière, et Bill écarquilla les yeux quand il le vit.

« Hé nan mais ça va pas ?! » Dit-il, à voix haute.

Tom lui plaqua la paume de sa main sur la bouche. « Chut, Bill ! Tout le monde dort. » Chuchota-t-il. Bill écarquilla les yeux, et Tom retira sa main. « Excuse-moi. Je t'ai fait peur ? » Bill fit signe que non. « Bon. Faut qu'on parle. »

Bill croisa les bras. « Ah, et de quoi ? »

Tom s'appuya contre le mur et fit signe à Bill de s'asseoir. Celui-ci obtempéra. « Voila... Ca fait une semaine que je suis ici, une semaine que tu mets la table. Je t'en félicite. »

Bill opina. « C'est pas si terrible que ça, hein... »

« Justement... J'aimerai que, à partir de demain, tu viennes dîner avec nous. » Il vit les yeux de Bill s'élargir. « Non, ne te méprends pas, tu viendrais seulement pour le dessert. »

Bill soupira. « Ouais... »

Tom se mit sur ses deux pieds, et avança. Il posa sa main sur l'épaule du brun et la pressa. « Ecoute... Je sais que tu n'me connais pas, et je sais aussi que tu as un problème avec tes parents... »
« Ce ne sont pas mes parents. » Le coupa-t-il.
« Ouais. Bref. Je sais que t'as un problème avec eux, mais va bien falloir le régler ce problème, tu crois pas ? »
Bill secoua la tête. « Nan. »
Tom fronça les sourcils. « Pourquoi ? »

Les yeux de Bill le fuyaient encore et toujours, et l'idée qu'il puisse l'intimider le fit sourire.

« C'est comme ça. J'veux pas. J'en ai pas envie. Mais maintenant, si tu veux, oui. J'vais prendre le dessert avec eux. »
« Et demain aussi. » Intima Tom.
Bill soupira. « Et demain aussi. »
« Bien. Bon, et bien, maintenant, je te laisse aller en bas. Mais fais attention à ce que ta m... Simone ne se rende pas compte que tu piques dans le frigo... » Il lui sourit.
« Comment tu sais ? » Il leva un sourcil.
« J'suis loin d'être con, on dira... »

Bill esquissa un sourire et se leva. Il fit un signe de la main à Tom et quitta la pièce. Oui, Tom l'intimidait. Un peu...



_________________________

27 août.



Tom avait passé la journée à parler avec Simone assis dans le canapé. Ils avaient déjeuné au même endroit, devant la télévision. Quand Tom était allé chercher le brun dans sa chambre pour qu'il l'aide à mettre la table, il n'avait trouvé personne. Bill était tout simplement parti, comme ça lui arrivait parfois, selon les dires de Simone. Il reviendrait dans la soirée, peut-être même dans la nuit.

Ca leur faisait une journée de repos à tous les deux. C'était triste à dire, mais Simone était tout simplement arrivée au bout de ses capacités physiques et mentales avec son fils. Il la poussait toujours plus loin, et elle se laissait aller de plus en plus, c'était un fait. Tom, lui, qui était arrivé huit jours plus tôt, s'amusait bien avec Simone. Mais il n'avait encore jamais vu Bill lui adresser la parole. Ils étaient peut-être fâchés.

Ensemble, ils lisaient, elle lui faisait écouter Bach, Mozart, Beethoven, Barbara Streisand, les Beatles, Boris Vian, qui était Français mais qu'elle adorait... C'était une femme adorablement sensible, qui lui parlait de son fils comme s'il s'agissait de sa huitième merveille du monde, elle lui parlait du paquet bonheur, de tout l'amour qu'elle lui portait, des réactions de Bill, de ses fuites face aux problèmes, des cris qui fusaient dès qu'elle lui faisait un reproche, elle lui expliquait comment en deux ans elle avait perdu toute l'autorité qu'elle exerçait sur lui, et Tom l'écoutait, enregistrant chaque information et la gardant bien rangé dans un des tiroirs de son cerveau. Il avait besoin d'être organisé, sinon il ne s'en sortait pas.

A dix-huit heures, Tom prit la voiture de Simone, et partit à la recherche de Bill. Il n'avait aucune idée d'où il pouvait se trouver, ils n'avaient jamais discuté, si ce n'est pour se crier dessus, jamais ils n'avaient eu de vrai dialogue, et ce n'était pas faute d'avoir essayé, pourtant. Bill était complètement fermé, il n'écoutait pas, ne pouvait pas s'exprimer autrement qu'en hurlant... C'était à la limite du supportable.

Mais Tom n'eut pas à chercher beaucoup. Il marchait en direction de la maison, sur le trottoir de la route du centre ville. Il souriait. Il était au téléphone. Tom se gara, et attendit qu'il finisse. Ca ne prit pas longtemps. Bill monta une fois qu'il eut raccroché, il boucla sa ceinture, et ne dit rien. Il regardait simplement devant lui, les yeux dans le vague. Tom ne chercha pas à entamer la discussion, il se contentait de conduire. Bill ne voulait pas parler, alors ils ne parleraient pas ce soir.




[...]



« Tu sais, Tom... » Fit Simone.
« Mh ? »
« A la fin du mois, Gordon rentrera à la maison. Il va passer la journée avec nous, et je suppose qu'il repartira le lendemain... » Elle parlait d'une voix triste, comme si elle aurait préféré qu'il ne vienne pas du tout.
« D'accord... » Répondit Tom.

Simone finit de nettoyer la casserole, et s'assit sur une chaise. Elle reprenait des couleurs doucement, depuis que Tom était là pour s'occuper de Bill, néanmoins, les immenses cernes sous ses yeux ne semblaient pas vouloir s'en aller.

« Je vais aller voir si il dort, et j'irai me coucher... »

Tom lança l'éponge dans l'évier et parla, tout en essuyant ses mains avec un torchon. « Nan nan, n'vous embêtez pas, j'y vais. Allez dormir. » Il lui souriait.
« C'est gentil, Tom... Je sais que depuis que tu es arrivé il y a eu peu de changement, mais je te fais confiance, je sais que tu peux réussir à le faire changer... »
Il soupira. « Boarf, c'est c'que je m'efforce de faire depuis que j'suis là... »
« Je sais, oui. Tu te débrouilles très bien. » Elle lui sourit.
« Ouais... » Il poussa les chaises sous la table, et posa ses mains sur le dossier de celle où Simone était assise. « Allez vous coucher, et essayez de dormir, demain. Je serai levé, ne vous en faites pas. »

Elle se leva, et posa un doigt sur le bras de Tom. « Tu es gentil, Tom... Passe une bonne nuit. » Et elle sortit.

Tom rangea la dernière chaise, il but un verre de jus d'orange, et monta les escaliers. Il alla jusqu'au deuxième étage, et entendit du Patrice passer sous la porte. La lumière était allumée, à première vue, Bill ne dormait pas. Il ne toqua pas, il ne le faisait jamais de toutes les façons. Il ouvrit la porte, et la referma derrière lui. Bill était à la fenêtre avec ce qui semblait être un joint, tenu par son pouce et son majeure. Ses bras étaient appuyés contre la rambarde de la fenêtre, son postérieur était en suspension, et ses jambes tendues. Tom avança, et Bill tourna la tête. Quand il le vit, il explosa de rire, et porta le joint à ses lèvres.

« Ta mère sait que tu fumes ? » Demanda Tom.

« C'est pas ma mère... » Répondit Bill en riant.

Le dreadeux soupira. « Ouais... Simone sait qu'tu te roules des joints et qu'tu les fumes à ta fenêtre ? »
« P't'être... Ch'pas trop... Tu sais, toi ? » Bill était complètement stone, et ne semblait rien comprendre.

Tom posa sa main sur son épaule et le tira un peu en arrière. « Recule, Bill... Fume pas c'genre de merde aussi près du vide. »
« Ouais... »

Bill reculait en traînant les pieds, sa tête se penchait à droite, puis à gauche, il souriait à Tom.

« Pousse toi, laisse-moi m'asseoir, c'est mon lit, juste le mien, d'accord ? » Fit Bill en poussant Tom, du doigt, les yeux fermés. Tom se leva, et Bill l'imita, puis se rassit. Le dreadeux prit doucement le joint, et Bill protesta un peu. « T'es fou ou t'es fou ? ».

Tom soupira. « T'es vraiment un gamin Bill. Parfois j'me dis que tu ne peux pas être autre chose que con. »

Il écrasa la fin dans un pot de fleur, et lança énergiquement le mégot par la fenêtre. « Putain, pourquoi tu lui fais subir tout ça à ta mère ? »

Bill tapa du poing sur le matelas. « C'est pas ma mère ! »

« C'est pareil... » Souffla Tom.

« Nan, justement, c'est pas pareil... Tu veux que j'te dise pourquoi j'suis aussi con, Tom ? Tu veux savoir ? » Bill s'était accroché à son T-shirt, et avait sa bouche à quelques centimètres du nez de Tom. Il sentait la drogue.
C'était la première fois que Bill l'appelait par son prénom. « Dis-moi... »
Le brun ferma les yeux et respira doucement. « C'parc'qu'ils m'ont mentis. Ils payent parc'qu'ils m'ont mythonné, on m'a prit pour un con, alors j'me comporte en con, tu vois ? »

Bill renifla et lâcha Tom. Une chanson de Radiohead commença, dans la chaîne stéréo. « Oh, c'est ma chanson... C'est ma chanson, Tom... »

Le dreadeux le regardait, attendri. Il savait qu'il ne pourrait rien tirer de Bill lorsqu'il était dans cet état. Il l'allongea et remonta les draps jusque sous son menton. Il passa ses doigts dans ses cheveux jusqu'à ce qu'il arrête de délirer sur l'histoire de la chanson et s'endorme. Il se leva et ferma la fenêtre. A ce moment là, enfin, il pu sortir de la chambre et aller se coucher.


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10 Septembre.



Tell me your secrets and ask me your questions. Oh let's go back to the stars...

Les paroles de Trouble résonnaient dans toutes les pièces de la maison, et Tom écoutait, essayant de traduire. Il était allongé dans sa chambre et se disait que ça n'avait pas l'air de gêner Simone que son fils mette sa musique si fort. Lui n'était pas vraiment dans le trip chansons tristes, mais devait reconnaître que certaines l'avaient vraiment touché. Il compta les temps, les tapa contre sa cuisse, et sortit sa guitare de son étui.

Il était chez les Kaulitz depuis presque un mois, et n'en avait toujours pas joué. Il fallait dire que jouer les ado-sitter était un travail à plein temps. Il commença à gratter quelques accords jusqu'à trouver les bons quand la chanson recommença. Elle avait été mise en repeat. Tom pinça les cordes de ses doigts, fit glisser sa main le long de l'instrument, alla chercher les notes, et sentit l'instrument se laisser faire de lui-même. Il avait commencé il y avait quelques années déjà et se débrouillait pas mal. Il jouait convenablement, comme disait sa mère. C'était un passe-temps qu'il appréciait beaucoup, mais il n'avait pas dans l'optique d'en faire son métier.

Il était quatre heures de l'après-midi, et l'estomac de Tom criait famine. Il avait toujours prit l'habitude de goûter, vivant au rythme des adolescents, et même parfois des enfants. Il se leva, et descendit les marches de l'escalier, sa guitare toujours dans la main. Depuis qu'il avait parlé à un Bill totalement défoncé, ça allait plutôt bien entre eux. Enfin, Bill commençait comme toujours par agresser Tom, qui prenait la parole, et tout rentrait alors dans l'ordre. Bill était attiré par le dreadeux, ça sonnait comme une évidence. Le brun ne semblait pas avoir envie de se souvenir de la discussion qu'ils avaient eue, Tom avait essayé d'amener plusieurs fois le sujet, sans succès.

Il alla à la cuisine et prit une banane, puis il se traîna jusqu'à la terrasse où il s'étala sur un transat. Il ouvrit le fruit, croqua dedans et ses doigts vinrent à nouveau chercher les cordes tandis qu'il mâchait. Il murmurait les quelques paroles yoghourt dont il se souvenait, et écoutait la partie instrumentale qui sonnait fort, au dernier étage de la maison.

« Je savais pas que tu jouais. »

Tom se tourna, et vit Bill. Il avala sa bouché en grimaçant, le morceau était énorme. « Si, ça fait six ans, par là... »

Bill croisa les bras. « En tous cas tu t'débrouille bien. »

Tom sourit intérieurement. « Merci Bill. »

Le brun retourna à l'intérieur, il prit une compote, un paquet de gâteaux et se fit un grand verre de lait dans lequel il versa du sirop de citron. Quand il sortit rejoindre Tom, celui-ci avait recommencé à jouer. C'était vrai qu'il jouait plutôt bien. Il s'assit en face de lui, sur un pouffe, et ouvrit la compote, qu'il mangea avec son index. C'était un peu crade, mais il préférait faire comme ça.

Il regarda Tom jouer une bonne partie de l'après-midi, et resta silencieux. Puis il remonta dans sa chambre pour faire la sieste. Il n'avait pas débarrassé son goûter.


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15 Septembre.



« Où es ta mère ? »

Bill leva les yeux, de son livre, Tom était entré et le regardait. « Je pense qu'elle est partie chercher Gordon à l'aéroport. Et c'est pas ma mère. »

« Comment tu le sais ? » Demanda Tom.

Bill haussa un sourcil. « Que c'est pas ma mère ? »

Tom secoua la tête. « Nan nan, comment tu sais qu'elle est partie là-bas ? »

Il enfourna son doigt dans sa bouche, et ouvrit le paquet de gâteaux. « Hm ! J'ai pas dit que je savais, j'ai dit que je pensais, nuance. Et c'est logique, on est le 15. Gordon revient toujours le 15. »

« Ouais... » Tom grattait le bois de la porte avec son ongle. « Mais pourquoi tu les appelles par leur prénoms ? »

Bill souffla et leva les yeux au ciel. « Comment tu veux que j'les appelle ? »

« Ben... J'sais pas. » Il haussa les épaules. « Maman, Papa... C'genre de truc, quoi. »

Bill mangea un gâteau. « Ce sont pas mes parents, j'ai pas le droit de les appeler comme ça, toute façon. »

Tom fit rouler ses yeux. « C'est n'importe quoi, Bill. Tu fais du mal à tout le monde, quand t'es comme ça... Tu fais du mal à ta mère, tu fais du mal à ton p... »

« CE NE SONT PAS MES PARENTS ! » Hurla Bill.

Tom posa sa guitare, s'assit sur le côté de la porte, prit ses orteils dans ses mains et ramena ses pieds le plus près possible de son corps. « J'te comprends pas, Bill. Y'a une femme qui t'élève depuis que t'es tout petit, elle te file tout ce que tu veux, elle t'aime de tout son c½ur, elle a un mari qui travaille comme un fou pour toi, qui se tue la santé pour rapporter du blé, et toi tu les rejettes. Tu as toujours cru qu'ils étaient tes parents, alors j'vois pas pourquoi découvrir que c'est pas vrai a fait qu'tu changes comme ç... »

« Nan, en effet, tu comprends pas Tom. C'est toute ma vie que j... » Bill se leva. Il n'avait pas l'air en colère. Ses yeux fuyaient Tom, il ne savait pas où les poser, comme s'il ne se sentait pas à sa place. « Maintenant, sors s'il te plait. »

Tom ne chercha pas à comprendre et sortit de la chambre.




[...]



« Tu crois qu'il dort ? » Demanda Gordon.

Simone haussa les épaules. « Aucune idée. »

« Je peux aller voir, si vous voulez... » Dit Tom d'une petite voix.

Simone lui sourit.

« Non. C'est moi qui vais y aller. » Le ton de Gordon était dur et froid. Simone se demanda où était passé l'homme qu'elle avait épousé, l'homme avec lequel elle avait pleuré lorsqu'ils avaient perdu leurs quatre f½tus.

« D'accord. » Tom n'insista pas. Il n'était pas là pour s'occuper des parents. C'était Bill, sa priorité.

Il vit Gordon se lever, sortir du salon et monter les marches les unes après les autres. Il regardait ses pieds. Gordon était un homme peu chaleureux et accueillant, qui l'avait regardé de haut quand Simone les avait présenté. Il avait prit sa femme à part, et, sans savoir pourquoi, il se dit qu'il devait lui parler de lui, de son style un peu trop « décontract » pour un homme qui devait s'occuper de son fils et le remettre dans le droit chemin. Tom se dit qu'au fond, Gordon devait être un homme bien malheureux.

« Owh... » Murmura Simone. « Il n'aurait pas dû monter. J'en étais sûre. »

Tom tendit l'oreille, et ce qu'il entendit ne présageait rien de bon. Bill hurlait à son père adoptif de sortir de sa chambre, qu'il n'avait rien à faire ici, et qu'il se portait mieux lorsqu'il était loin de lui. Il le traita de sale « connard » et se reçu sûrement une gifle, car il l'entendit crier de ne pas le toucher, de le laisser tranquille, de partir loin, comme il savait si bien le faire. Puis Tom cru entendre une porte claquer, et les pas précipités dans l'escalier lui firent comprendre que Gordon était en train de descendre. Il déboula dans le salon, les larmes aux yeux.

« Putain ! » Il shoota dans un tabouret à trois pieds qui s'écroula sur le parquet. « Putain, Simone ! J'en peux plus... J'en peux plus... » Il s'assit à côté de sa femme, les larmes dévalant ses joues, et déposa son visage entre ses jambes, dans son tablier. Elle sentait la pomme de terre, le miel et l'odeur de la maison. Une odeur qui le rassurait, mais qui le terrorisait à la fois. Il n'en dormait plus la nuit et craignait les 15 du mois, les jours où il retournait chez lui, à la maison...

Tom se leva, et sortit du salon. Il jeta un dernier coup d'½il, et vit Simone passer ses doigts dans les cheveux poivre et sel de son mari. Elle était penchée sur lui, et lui murmurait des paroles réconfortantes à l'oreille. Tom se retourna, et commença à monter les marches unes à unes, comme l'avait fait Gordon, quelques minutes plus tôt. Il s'arrêta dans sa chambre, et prit sa guitare. On ne sait jamais, s'était-t-il dit. Puis il monta jusqu'au deuxième étage, et poussa la porte de Bill. Il était assis à son bureau, son visage était caché dans ses mains et était appuyé sur ses coudes.

Tom s'approcha doucement, et posa sa main sur son épaule.

« Ferme la porte. » Bill parlait entre ses doigts.

Tom se retourna et poussa la porte jusqu'à ce qu'il entende le petit « clique ». Il retourna près de Bill, et s'assit par terre. Son visage était au niveau de ses cuisses. Il posa sa main sur le bas de son dos, son t-shirt était légèrement trop court, et il fit de petits dessins avec son index. Bill rompit le silence le premier.

« Pourquoi tu l'as laissé monter ? »

Tom releva son visage, et il vit que Bill le regardait, entre ses doigts. « J'ai pas eu le choix... Je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup. Et puis, c'est quand même ton père... Enfin, en un sens. »

Bill soupira. « J'en ai marre... »

Tom se leva et lui prit la main. « Est-ce qu'il t'arrive de pleurer ? » Il la serrait fort, si fort que ses phalanges devinrent blanches.

« Seulement quand j'écoute certaines chansons... »

« Elles te font pleurer fort ? » Bill fit signe que oui, très fort. « Alors on va en mettre une, d'accord ? » Bill fit signe que non. « S'il te plait. Tu parleras mieux quand tu te seras soulagé. » Le brun soupira, une fois de plus, et lui montra d'un geste évasif la pile de CD qui s'entassait au fond de la chambre.
« Prends le premier. Chanson numéro neuf. »

Tom lâcha sa main, et alla vers le fond. Il prit la première pochette, et l'ouvrit. Il sortit le disque et l'inséra dans la chaîne qui était à côté. Il appuya neuf fois sur l'un des boutons, et Karma Police démarra. A peine eut-il entendu les premières notes, que son visage se figea, et lentement, très lentement, ses yeux se mouillèrent, pour finir par déborder. Il pleurait à chaudes larmes, sous le regard triste de Tom.

Il le regardait se vider peu à peu de sa tristesse et de sa colère, sans rien pouvoir faire pour accélérer le processus. Il savait à quel point ça pouvait être douloureux, ces larmes qui se bloquent dans votre gorge, qui vous font si mal. Elles brûlent, mais elles font tellement de bien, après. Il y a ce mal de crâne et ces dents crispés. C'est une sensation qui réchauffe.

Tom s'approcha de Bill, s'assit, et posa simplement sa main sur son genou. De son pouce, il le caressa doucement. Au bout de 4min 31, Tom se leva, et éteignit l'appareil. Il se retourna, et vit Bill enfiler une veste.

« Où est-ce que tu vas ? »

« Je reviendrai plus tard... » Bill sortit un mouchoir et essuya ses yeux. « T'en fais pas. »

« Je peux peut-être venir avec toi... » Proposa Tom.

« Non. » Son ton était ferme. Il se radoucit. « Pas ce soir. Un jour, peut-être que oui... »

Tom soupira doucement. « Okay... » Il cligna des cils. « Fais attention à toi, d'accord ? »

« Oui. » Bill enfila une casquette.

« Et tu reviens pas trop tard, hein ? »

« Promis. » Et il sortit.

Il avait promis de ne pas revenir tard. Il avait promis.


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17 Septembre
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« Ca sert à quoi le deux déjà ? »

« Putain, Bill... » Tom soupira. « J'te l'ai dit quinze fois... »

« Et ben répète une seizième fois alors. » Bill souriait.

« Ca me fait piocher. »

Il souffla.

« Okay... Pioche ! » Fit-il, fière de pouvoir enfin poser sa carte.

Et Tom piocha

Bill se frotta le menton avec la paume de sa main, et gratta le sommet de son crâne en se demandant ce qu'il pourrait bien poser comme carte, maintenant qu'il avait épuisé tout son jeux.

Il leva les yeux. « Faudrait que j'te présente Ike... »

Tom sourit. « C'est qui ? Ta petite amie ? » Son ventre se tordit sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi.

« Nan, c'est comme qui dirait la meilleure de mes potes... C'est la seule à savoir que j'ai été adopté, en tous cas. »

« Ah... »

Et Tom se détendit.

Bill et Ike s'étaient toujours connus. Ils avaient grandis ensemble, prêtant serment à la petite école, qu'ils seraient toujours amis. C'était la seule personne qui connaissait Bill sur le bout des doigts, qui aurait pu réciter son histoire les yeux fermés, et que le brun pouvait supporter plus d'une heure sans tout détruire autour de lui. Ils se vouaient une véritable adoration mutuelle. Il aimait cette fille plus que n'importe quelle autre, et admirait la belle femme qu'elle aurait dû devenir.

Enfant unique, elle vivait dans un immense manoir aux murs en pierre taillés, au jardin magistral décoré à la française. Son père, fou de commerce, avait fait de grandes études en France, en passant par l'ENA et HEC. Il avait épousé une femme allemande, simple et sophistiquée, qui sortait d'une école d'art. Ike était venue au monde dans une grande clinique, avec, comme qui dirait, une cuillère en argent dans la bouche.

C'était une belle jeune fille au doux visage entouré de ravissantes boucles brunes, aux formes généreuses, et aux yeux verts en amande. Une intellectuelle, une folle de bouquins, qui passaient ses journées à dévorer les pièces de Molière, Corneille et Racine, à lire Diderot, Voltaire, Rousseau et un nombre infini d'autre philosophes du dix-huitième siècle prônant la tolérance et le respect des libertés civiles, s'enivrant des poèmes de Baudelaire, De Nerval, Apollinaire, Malherbe et bien d'autres. Elle avait apprit très tôt à jouer du piano, s'inspirait de Glenn Gould lorsqu'elle composait, et se détendait en écoutant Berlioz.

C'était une personne sensible et émouvante, idéaliste et passionnée. Grande fleure bleue, elle s'était souvent retrouvé à pleurer dans les bras de Bill, elle lui racontait comment tel homme de vingt ans son aîné l'avait embrassée, mise dans son lit puis jeté. Le brun caressait ses
cheveux en murmurant qu'elle était « irrécupérable, qu'elle ne changerait jamais... ».

Elle lui disait souvent, lors de leurs soirées « défonce », comment elle aimerait que la vie soit, plus tard... Elle se voyait mariée, avec deux ou peut-être trois enfants, dans un petit appartement en banlieue, à trimer pour gagner des sous, à vendre ses vêtements pour arrondir les fins de mois. Elle s'imaginait des soirées passée autour de la table, la veille de noël, à faire les comptes et à rire de sa misère avec l'homme qui l'aimait, et qu'elle aimait... Elle se voyait déjà s'asseoir sur le bord du lit de ses enfants, leur claquant une bise sur le coin de la joue en leur murmurant mes amours, mes chéris, mes anges...

Elle rêvait d'un amour qui durerait toute la vie, elle voulait mourir avant lui, pour ne pas le voir partir, parce que c'est bien plus facile... Elle disait souvent qu'elle détestait la vie que ses parents menaient, elle, elle voulait devenir écrivain, publier des livres, avoir la vie de Joséphine, l'héroïne de Katherine Pancol... Elle voulait aimer, avec peu de moyen, seulement les gestes pour le prouver... C'était ça pour elle, la vraie vie...




[...]



« Hé, Bill... » Tom réveilla le jeune brun.


Bill frotta ses yeux et enfonça son visage le plus loin possible, dans son oreiller. Il leva les fesses, et se laissa retomber sur le ventre. Puis, se rendant compte qu'on lui avait parlé, il leva la tête, bailla la bouche grande ouverte, et s'exprima, la bouche pâteuse. « Quoi... »

Tom sourit et tira sur certains de ses longs cheveux qui étaient devenus électriques à cause du frottement de son visage sur l'oreiller. « Faut que j'te demande un truc, patate, lève-toi ! »

Ils s'étaient endormis ensemble sur le lit de Bill, une fois la partie de carte terminée. Tom regarda le réveille. 18h30. Ils avaient fait une longue sieste.

Bill s'assit difficilement, il passa plusieurs fois sa main dans ses cheveux, pour tenter de les aplatir, sans succès. « Putain d'électricité statique... »

Tom rit en regardant ses cheveux pointer dangereusement vers le haut. « Tes ch'veux sont en érection ! » Il regarda Bill soupirer.

« Bref. Exprime-toi. » Il bailla à nouveau.

« Oh, ben c'est qu'il est tout fatigué... »

Bill leva les yeux au ciel. « Putain, t'es en grande forme quand t'as fait la sieste, toi. »

Tom sourit malicieusement. « Toujours. »

Bill se racla la gorge. « Ouais, donc. Tu m'racontes ou quoi ? »

Tom sourit. « Ouais... J'ai une question à te poser. » Bill haussa un sourcil, l'encourageant à continuer. « Est-ce que... Est-ce que t'as déjà été amoureux ? »

Bill ouvrit de grands yeux. « Hein ? »

« Ouais. »

« C'est quoi cette question ? »

« T'occupe, réponds. »

Bill se pinça les lèvres. « Ben... Nan... Enfin, j'aimais beaucoup Ike, mais nan, c'était pas être amoureux... Enfin, ouais... Nan. » Tom sourit. « Pourquoi ? »

« Est-ce que tu sais c'que ça fait ? »

Bill haussa les sourcils. « D'être amoureux ? »

« Moui... »

« Ben... Quand elle me... »

« Ike ? » Le coupa Tom, pour être sûr de bien suivre.

« Ouais. Quand elle me disait qu'elle était tombée amoureuse, elle me racontait que ses jambes tremblaient quand elle le voyait, que son cerveau répondait plus, que son c½ur battait tout doucement quand il la touchait, et qu'elle se détestait de craquer si facilement... » Tom acquiesça. « Et puis elle avait les mains moites, aussi... »

« Ouais. Et c'est tout ? »

« Je crois... » Bill affichait une moue incertaine.

« D'accord, merci... »

Tom se leva et sortit de la chambre sans que Bill ait pu lui demander quoi que ce soit. Il se recoucha sans se poser plus de question.


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18 Septembre.



« Dites-moi, Simone... » Souffla Tom.

Il était assis, comme chaque matin, sur le canapé, à regarder les dessins animé tandis que Simone brodait.

« Oui ? »

« Bill est souvent dans sa chambre, comme ça ? Je suis là depuis un mois et quelque, et ne l'ai pas vu beaucoup en sortir... » Dit Tom, sur le ton de la confidence.

Simone rit. « Si tu savais ! Il passe son temps dans sa chambre... Depuis qu'il a arrêté l'école, il est dedans non-stop... »

Tom réfléchit un instant, et se leva.

« Où vas-tu ? » Demanda Simone.

« Je reviens... » Et Tom passa la porte du salon.

Il était 11h. L'heure de se lever et de quitter sa chambre. Le dreadeux monta les marches quatre par quatre et une fois arrivé devant la porte, il se frotta les mains. Ca allait être drôle. Il ouvrit d'un geste magistral et se dirigea directement vers le lit de Bill. Il prit la couette entre ses mains, et la tira d'un coup sec, puis il trottina jusqu'à la fenêtre et poussa les rideaux. Il tourna la poignée, ouvrit les fenêtres, puis les volets. Le soleil s'infiltra d'un coup d'un seul dans la chambre, aveuglant un Bill recroquevillé sur son matelas, et dont la main tâtonnait, à la recherche d'une couette qui reposait en fait sur le sol. Tom retourna près du lit, et mit ses mains en cornet autour de sa bouche.

« ET MAINTENANT TU VAS TE LEEEEEEEEEEEEVEEEER ! ET MAINTENANT TU VAS ALLER DEJEUNEEEEEEER ! ET MAINTENANT TU VAS TE SECOUEEEEEEEEEER ! »

Il courait autour du lit de Bill en poussant de grands cris, en imitant des bruits de trompettes, et en enfonçant son index dans les côtes de l'adolescent. Bill gémissait en se pinçant les oreilles, et en grognant comme quoi il était « fatigué » etc. etc.

« Fallait pas fumer hier soir, mon vieux. Maintenant, debout. Ta mère t'attend en bas. » Dit Tom en s'asseyant au bout du lit.

« Je veux pas la voir. Et puis c'est pas ma mère. »

Tom fronça les sourcils. « Ecoute, Bill. J'suis là depuis un mois. Je suis venu ici pour que ça aille mieux entre tes parents adoptifs et toi. C'est donc ce que je vais faire. A partir d'aujourd'hui, je te reprends en main. Tu veux que je t'annonce le programme de tes futures journées ? » Demanda Tom en faisant un gros sourire face à la grimace de Bill.

« Je crains l'pire... » Gémis le brun.

« Bon. Tous les matins, debout 8h. » L'adolescent couina. « Dans la cuisine à 8h30 précise. Petit-déjeuner AVEC ta mère adoptive. Ensuite, de 9 à 10, footing. » Bill ouvrit des grands yeux, près à protester, mais Tom continua. « Je veux de voir bosser à 10h et pendant une heure. A partir de 11h, tu mets la table du déjeuner, et ensuite tu aides ta mère à faire la cuisine ou le ménage de la cuisine, c'est pas ta bonne j'te rappelle. » Tom parlait d'une grosse voix, et le visage de son vis-à-vis se décomposait au fur et à mesure que l'autre énonçait le programme de ses journées à venir... « A midi, on déjeune TOUS ensemble. Je te laisse tes après-midi de libre, MAIS tu n'as droit qu'à UNE seule heure dans ta chambre. »

« Quouah ?! » S'exclama l'adolescent.

« Ouais, t'es trop dans ta chambre, on te voit pas. »

Bill soupira, puis ferma les yeux et geignit. Il finit par enfoncer sa tête dans son oreiller.

« C'est ça, pleure un coup, tu feras moins pipi cette nuit. » Rit Tom.

Bill sortit sa tête de son oreiller. « C'est pas drôle... »

« Bill, arrête de râler. » Il déposa un baiser sur son nez. Ca le troubla. « On va faire les choses petit à petit, comme depuis que j'suis là. »

Il lui expliqua que, pour commencer, il devrait apprendre à se lever tôt et à travailler. Il le ferait courir avec lui, parce que c'était un petit qui avait besoin d'évacuer sa colère autrement que sur les autres, c'était une certitude. Ca n'était que la première étape. Ensuite, il devrait aider sa mère, lui dire bonjour, et au fur et à mesure, qui sait, peut-être réussir à tenir de vraies conversations avec elle. Puis il le ferait déjeuner et dîner avec eux, et tout ça progressivement. Ils allaient y arriver, lui assurait-il, ils allaient y arriver.


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01 Novembre.



« Bill ? » Tom tapa à nouveau sur la porte de trois coups secs. « Bill ? »

On vint lui ouvrir. « Ouais, c'est bon, je suis prêt. »

Tom fit okay de la tête, et descendit les marches des escaliers en premier. Il passa par sa chambre et prit une veste avant de descendre. Le brun avait continué sans l'attendre, il était assis sur les marches de la porte du perron. Tom cria à Simone qu'ils reviendraient en fin d'après-midi, et il ferma la porte. Bill se leva et suivit Tom qui avançait déjà sur le trottoir de terre.

Depuis que Tom avait expliqué le déroulement des semaines au brun, celui-ci était devenu plus docile. Il n'écoutait pas encore sa mère, mais ça viendrait. Au jour d'aujourd'hui, il arrivait à dîner avec sa mère, mais jamais sans la présence de Tom, à mettre la table, et à lui dire bonjour quand Tom était à côté de lui. Bill ne faisait rien s'il ne sentait pas que Tom l'épaulait, était là avec lui... C'était difficile pour Simone de se dire que lorsque Tom s'en irait, tout redeviendrait comme avant, mais Tom lui disait souvent, confiant, qu'il ne fallait pas qu'elle s'en fasse, que ça viendrait.

Ce matin, Bill avait éclaté un vase, et quand sa mère était entrée dans le salon, et qu'elle avait vu tous les morceaux de porcelaine brisée, elle l'avait grondé. Grondé comme on gronderait un gamin de cinq ans qui avait fait une bêtise. Bill n'avait pas du tout apprécié que sa mère se permette de l'engueuler alors que lui, de son côté, faisait des efforts considérables pour ne pas créer de problème. C'était vraiment difficile pour lui. Il n'y avait que Tom qui l'épaulait. Tom et Ike, bien sûr. Il allait toujours la voir, de temps en temps, le soir. Parfois, il lui arrivait de partir tout un après-midi, ou même toute une journée, et dans ces cas là, il laissait un mot à Tom qui disait qu'il était désolé, qu'il reviendrait vite, comme promis, et qu'il mettrait la table tout seul, pour se racheter. C'était un petit deal qu'ils avaient passé ensemble.

Comme Tom n'avait pas réussit à calmer le brun, il lui avait dit qu'il connaissait un bon moyen de l'apaiser. Bill avait accepté, ils étaient donc en route pour aller au petit parc. Le dreadeux n'avait rien révélé à l'adolescent, et ce dernier se sentait un peu comme perdu. Il détestait partir sans savoir où il allait, où il mettait les pieds. Il n'était que 14h, on était un mardi, les enfants étaient donc à l'école et les grands-mères ne viendraient pas avant l'heure du goûter pour nourrir les canards. Ce fut donc normal qu'ils ne trouvent personne en arrivant.

Bill se tenait près de son éducateur, même s'il détestait dire ce mot, il se disait qu'il aurait pu plus mal tomber. Tom l'emmena jusque sous une immense pergola en forme de cercle, comme les plafonds des manèges des chevaux en bois des fêtes foraines. Il posa son sac dans un coin, et Bill le regarda faire, sans rien dire. Tom se retourna.

« Bon, t'as décidé de planter la tente ou bien tu poses tes affaires aussi ? » Demanda-t-il, agacé.

Bill croisa les bras. « Pas tant que tu m'dis pas c'qu'on va faire. »

Tom leva les yeux au ciel. « C'que tu peux être buté, comme mec. » Il souffla et alla se poster au milieu de rond. « On va boxer.» Bill haussa un sourcil. « Ouais, tu vas me taper dessus. Tu vas t'énerver contre moi, comme t'aurai aimé le faire c'matin contre Simone. » Il ne l'appelait plus "sa mère".

Bill soupira. « Si c'est une blague, elle est pas drôle. »

Le dreadeux était allé se mettre juste devant lui, il avait collé son torse au sien, et lui avait prit son sac. Il avait retiré sa veste doucement, en enlevant une manche, puis l'autre. Bill se laissait faire, fasciné par Tom. Il avait toujours été fasciné par Tom. Dès qu'il l'avait vu, sa taille, son charisme et sa beauté l'avait impressionné, il ne savait pas dire pourquoi. Tom s'était éloigné et avait tout posé près du poteau en ferraille vieillie, là où reposaient ses propres affaires. Il revint rapidement près de Bill, qui le regardait toujours faire, la bouche en c½ur.

« Bon, et maintenant, on peut commencer. Tu peux frapper. Frappe aussi fort que tu veux, j'aurais pas mal. » Il mit ses bras le long de son corps. « Mais juste un truc. Evite mon visage et mes... parties... Hum, tu vois, quoi. » Il fit une moue de douleur anticipée.

Bill le regardait parler, incrédule et sceptique. Il secoua la tête. « Nan, mais attends. Tu penses pas sérieusement que j'vais te taper d'sus, quand même ?! »

Tom sourit. « Ben si. Si j'te l'dis. »

Bill éclata de rire, mit ses mains sur son crâne et commença à avancer. « C'est n'importe quoi... »

Le dreadeux savait déjà comment s'y prendre, et se mordit la lèvre. Il n'aimait pas faire les choses de cette manière. C'était petit. Mais il fallait s'y résoudre s'il voulait que Bill se calme. Il pouvait sentir sa frustration et sa colère dans chaque pièce de la maison.

« Ce qui est n'importe quoi, c'est c'que tu fais subir à ta mère. Ouais, moi je la considère comme étant ta seule mère, et tu vois, ça s'rait pas mal que tu fasses pareil, tu la rends malheureuse, t'es vraiment un petit con quand t'es avec elle. »

Il parlait en le regardant droit dans les yeux, le coin gauche de ses lèvres était retroussé en un minuscule sourire qui n'échappa pas à Bill.

« Tom, ta gueule. »

Le ton de Bill était sec. Il essayait de ne rien montrer, mais il ne supportait pas que l'on lui dise que Simone était sa vraie mère. Il avait une vraie maman, juste à lui, une maman qui l'attendait sûrement quelque part. Il n'osait pas la chercher, de peur d'être déçu... Il la trouvait si belle... Il lui avait inventé un caractère, s'était imaginé des souvenirs que les fils partageaient en général avec leurs mères... « Ta gueule. »

Tom rit faussement, mais Bill ne vit rien. « Tu vois... Tu fais l'autruche. Continue à jouer au gamin con. C'est à toi qu'tu fais du mal. Tes parents finiront par te laisser si tu continues comme ça, t'as rien comprit du tout. » Bill ouvrit la bouche, en signe de protestation. « Ouais, pardon, c'est vrai que ce sont pas tes parents. » Il rit ironiquement. « N'empêche que sans eux, tu serais pas là, aujourd'hui. N'oublie pas que quand ta mère t'a fait adopter, c'est eux qui ont été là. Elle a été lâche, ta mère. Elle t'a abandonné... » Sa bouche s'assécha.

Il se détestait de devoir dire des choses pareilles, mais il voulait que Bill se confie à lui, que Bill lui crie qu'il se trompait, qu'il évacue, qu'il le frappe, qu'il lui fasse mal. Il était là pour le soulager, alors il mettait tout en ½uvre pour que ce soit le cas. Quitte à lui faire mal.

Tom sentit la bile lui brûler la gorge quand il vit une larme rouler sur la joue du brun. Il ne bougeait pas. Il serrait les poings, sans rien dire, choqué que son ami, la seule personne avec qui tout se passait bien, ne lui fasse un coup si dégueulasse. Il le regardait, et ses yeux se voilaient au fur et à mesure que Tom débitait ses paroles, il écoutait, avalait, digérait chaque mot que l'autre disait, chaque mot qui lui faisait un peu plus mal à chaque fois. Ces mots qui faisaient si mal... Sa gorge était sèche, et il tenta de parler, mais aucun son ne sortit.

« Te fatigue pas, continues à faire l'autruche en te planquant derrière un caractère et des réactions de merde, tu peux continuer à imaginer ta mère comme étant quelqu'un d'extraordinaire, parce que ouais, j'suppose que c'est elle en photo, dans la poche arrière de ton jean's... » Il pointa les jambes de son pantalon. « Mais te dis pas que tes vrais parents, c'est forcément ceux qui t'ont créés. C'est les personnes qui t'élèvent et qui t'aiment depuis qu't'es tout petit. » Il rit amèrement. « Je sais pas pour toi, mais depuis que j'suis là, la femme de la photo, je la voit nulle part ici. Je vois que Sim... »

BAM !

Tom n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le coup avait fusé sans que Tom ne le prévoie. Bill s'était lancé sur lui, avait écrasé son épaule contre son torse, avait fait claqué son buste contre le sien, et Tom avait reculé sous l'impact. Bill recommença, et Tom recula encore. Le dreadeux eut un rire mauvais.

« C'est tout ce dont tu es capable, espèce de sale fiotte ? »

Sa voix était douce, malgré la méchanceté qui se dégageait de ses propos, et ça énerva Bill. Il détestait être attiré par lui. Il détestait ce qu'il dégageait. Il se détestait de l'aimer autant. Tom se laissait faire en disant de temps en temps des « putains, j'm'ennuie. », des « allez bordel, parle-moi ! » et d'autres « frappe plus fort, petit. »

Bill donnait des coups, n'osait pas frapper trop fort, il élançait ses poings, ses genoux, ses coudes, il le frappait avec ses talons, avec la pointe de ses pieds, avec sa tête. Tom n'avait pas l'air d'avoir mal, et Bill voulait frapper plus fort, mais ses à-coups se faisaient plus faibles les uns après les autres. Il ne parla que quand Tom hurla.

« Mais bordel, PARLE-MOI, RACONTE-MOI, putain ! »

Et alors Bill avait arrêté de taper. Il s'était éloigné d'un ou deux mètres. Il l'avait regardé d'en bas, il était plus petit que lui, et il lui avait demandé, en criant à moitié, le visage trempé de larmes chaudes et délicieuses. Il lui avait demandé s'il ne pensait pas que chaque enfant, dès la naissance avait besoin d'être cadré, qu'on lui inculque les notions du bien et du mal de façon à ce qu'il puisse se construire. Il lui demanda s'il ne devait pas connaître les limites à ne pas dépasser. Il lui dit que petit à petit, il avait appris à croire en ses parents, qui devenaient alors un modèle pour lui. Il leur faisait confiance, se confiait à eux, et se sentait au chaud, dans sa famille. Il raconta qu'à quinze ans, ce fut la grosse désillusion, les gens en qui il croyait le plus lui avaient mentis. Il avait tout découvert seul, en fouillant dans le bureau de papa.

Tout s'était effondré, il ne croyait alors plus en rien, plus en personne. Il n'avait plus de référence. Il se rendait compte qu'il n'avait plus rien de stable à quoi s'accrocher. Il devait se reconstruire tout seul. Il lui décrivit cette chape de béton qui lui était tombée dessus, comme une douche glacée, un sursaut, en deux minutes, il n'avait plus rien. Il lui raconta sa tristesse, son désarroi. Il avait senti son c½ur geler tout doucement, alors qu'il lisait le document qui officialisait son adoption. Il n'appartenait plus à personne. Qui était-il ? D'où venait-il ? Il n'avait plus de racine, il se sentait tomber, il n'était plus personne. Et ça l'avait tétanisé.

Il s'était souvent demandé pourquoi sa maman, sa vraie maman, l'avait abandonné. Il se demandait pourquoi on l'avait fait adopté, il lui dit qu'il avait douté et qu'il doutait encore : était-il laid ? Est-ce qu'il pleurait trop ? Est-ce que maman aurait voulu une fille ? Il lui dit que sa mère avait fait un choix : celui de l'abandonner. Il termina difficilement en disant que jamais il ne pourrait se le pardonner.

Et Tom avait tout écouté. Il l'avait simplement laissé vider son sac, comme il voulait qu'il le fasse depuis son arrivée. Bill avait simplement été adopté. Bill n'acceptait pas, ça viendrait. Il ne pouvait rien faire. Il essaya d'avancer sa main, juste pour le toucher, pour effacer une des quelques milliers de larmes qui roulaient sur ses joues, mais Bill recula en secouant la tête. Il se jeta sur Tom, le frappa plus fort, désespérément, à la recherche du réconfort qu'il se refusait. Il le frappait juste pour sentir un peu de Tom sur lui, il le voulait tout entier, il voulait qu'il panse ses plaies, qu'il l'aide à oublier, qu'il le fasse aimer le monde comme lui l'aime... Il voulait qu'on l'aide.

Ses larmes séchaient doucement, il ferma les yeux et essuya ses paupières du revers de sa main, et tout son maquillage s'étala sur sa joue. Il regarda son bras, et vit le noir. Il leva son visage vers le dreadeux, et ne sachant plus quoi faire, il se mit sur la pointe des pieds et posa violemment ses lèvres sur celles de Tom. Il les pressa méchamment, son poing était serré si fort qu'il en avait mal, les bras le long de son corps. Il sentit les mains de Tom se placer sur ses joues, et recula brusquement. Il s'écarta de lui.

Il posa son doigts sur ses lèvres, dévoilant un ongle vernis en noir. « Pourquoi est-ce que... Pourquoi tu m'embrasses ? Tu m'as même pas d'mandé ! » Il semblait horrifié. Un éducateur n'avait pas le droit d'embrasser son élève. Il ne pouvait pas. Même si c'était l'élève qui avait commencé. Quel culot !


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03 Novembre.



Tom grattait le bois de son instrument du bout de l'ongle. Il sentait qu'il était en train de l'abîmer, mais peu importait, c'n'était pas grave. Il réfléchissait. Bill était parti depuis déjà deux jours, et les petites crises de ce gamin exigeant l'énervaient. C'est évident qu'il lui plaisait, il voyait bien ses jambes qui se dérobaient dès qu'il était dans une pièce et ses lèvres qui tremblaient quand il s'adressait à lui. C'était plutôt amusant, même, mais en même temps, de le voir si triste, d'entendre ce qu'il voulait entendre depuis déjà quelque mois, ça lui sapait le moral. Il se sentait petit de lui avoir fait un coup si bas. Il ne pouvait pas prévoir que tout avait été si terrible. Lui n'avait pas été adopté, sa maman l'avait aimé, et il savait qu'il avait eu de la chance. Il savait aussi qu'elle ne reviendrait pas, mais il n'était plus triste. Il relativisait en se disant que maintenant il avait une vie à lui, et qu'il ne devait plus penser à elle. Il avait choisi d'être éducateur quand il était sorti de « prison ». Il avait vite compris qu'il n'était pas le plus malheureux de tous les jeunes, et qu'il avait la possibilité de changer ça, d'aider une partie d'entre eux. Il avait apprit très vite, il n'était pas bête, Tom.

Il posa l'instrument, et alla dans la cuisine. Il mit la table pendant que Simone équeutait les haricots verts. Normalement, Bill aurait dû le faire, mais il n'était pas là. Il regarda la petite femme qui était de dos, devant le plan de travail, et soupira. Il prit les verres et les posa sur les deux sets de table. Il alla chercher les assiettes puis les couverts, posa une bouteille de vin et une carafe d'eau, et demanda à Simone si tout allait bien.

« Je suis inquiète, Tom... J'le cache pas, je comprends pas ce que tu fais... »

Tom haussa un sourcil, elle n'était pas en face de lui, il ne voyait pas son visage.

« J'sais pas quoi faire, j'ai l'impression qu'il faut que je te fasse confiance, mais j'suis pas rassurée, j'ai peur de me tromper, j'ai peur qu'il ne revienne pas. »

Tom alla poser sa main sur son épaule et pressa son pouce contre ses os qui sortaient beaucoup trop. Elle était tellement mince. « C'est normal. » Il baissa les yeux et regarda ses grosses chaussures. « Si je n'vais pas le chercher, c'est parce que, déjà je n'sais pas où il est, ensuite, parce que je sais qu'il a besoin de temps, s'il vous fuit comme ça c'est parce qu'il en a besoin, et là, c'n'est pas vous qu'il fuit, c'est moi. » Elle tourna la tête, et il hocha la sienne, sentant son regard sur sa joue. « On s'est plus ou moins disputé, et je pense avoir été trop loin. Mais il reviendra. » Il pressa encore son épaule. « Ne vous inquiétez pas. » Il la lâcha et alla s'asseoir sur une chaise, près de la table.

Il mit ses coudes sur le bois et posa ses mains dans son visage. Il soupira, et murmura pour lui-même qu'il aimerait bien pouvoir le trouver, que ça l'énervait qu'il y ait un tel malentendu, et qu'il voudrait que ça s'arrange. Il l'aimait bien.

« Le seul endroit où je pense qu'il puisse être, c'est... » Elle se mordit l'intérieur de la joue.

Tom se leva. « Où ? »

« Je pense... J'ai bien dit je pense. » Elle se gratte l'index. « Je pense qu'il est allé voir son amie. »

« Quelle amie ? »

Elle haussa les épaules. « Il a sûrement dû te parler d'elle, il en parlait tout le temps avant... C'est Ike, tu sais... »

Tom sourit. « Oui, il m'en a parlé. Vous pourriez me donner son adresse ? »

Simone recula sa tête, étonnée. « Son adresse ? Mais enfin, Tom. Il t'a parlé d'elle, alors tu sais qu'elle n'a pas d'adresse, c'est évident. Non ? »

Tom haussa fort son sourcil, son visage fut transformé en une sorte de grimace affreuse. « Hm, si je... Comment ça, pas d'adresse ? »

Simone soupira. « Il ne t'a pas dit qu'elle était décédée ? » Elle fit non de la tête, c'était évident.

Tom se gratta le crâne, et on eut l'impression qu'on lui avait tapé sur le cerveau. « Heu, je, non. »

Elle lui sourit. « Je savais qu'elle était malade mais il ne m'a rien dit quand elle est morte. Je ne le sais que depuis que j'ai reçu un mot de sa mère qui remerciait Bill de l'avoir aidé jusqu'à la fin. J'n'ai pas voulu lui poser de question, il est suffisamment grand pour venir tout seul. »

Elle semblait normale, comme si cette histoire ne lui faisait ni chaud ni froid.

« Mais euh, vous n'savez pas ce qui s'est, c'qui est arrivé ? » Demanda Tom, s'accrochant à la chaise.

« Tom, ça va ? » Elle le regardait, inquiète.

« Où a-t-elle été enterrée ? » Il ne l'écoutait plus.

« Heu, on l'a incinérée, et les parents ont refusé qu'on jette ses cendres... » Simone semblait hésitante, elle parlait sans être sûre de ce qu'elle avançait.

« Où habitent ces gens ? »

« Ils ne sont pas chez eux, Tom. Je sais que son père est souvent en déplacement, et sa mère, je n'saurai pas te dire où elle est passée, je n'les connaissais que très peu... »

« J'voudrais l'adresse, s'il vous plaît, vite. » Tom parlait avec empressement, il tendait la main comme si elle avait le papier avec les coordonnées dans sa poche.

« Tom, je n'la connais pas, je n'y suis plus allée depuis un an, je n'sais pas... » Elle secouait la tête, désolée.

Le blond soupira, dit « okay » et tourna les talons. Il monta dans sa chambre. Il n'avait pas essayé d'appeler Bill depuis qu'il était parti. Il n'avait pas osé. Il avait un peu l'impression que c'était lui qui l'avait embrassé. Ce petit con arrivait à le faire culpabiliser alors qu'il n'avait fait que subir. Il sortit son portable de sa poche, et chercha dans ses contacts le numéro de Bill. Il voulu appuyer sur le bouton vert, mais vit qu'on l'appelait. Bill.

« Allô.»

« Viens m'ouvrir, s'il te plaît, je suis devant la porte. »

Tom voulut parler, mais Bill avait déjà raccroché. Putain. Il sortit de sa chambre en courant, dévala les escaliers et ouvrit la porte à la volée. Bill était là. Ses cheveux n'étaient pas coiffés comme à l'habitude, il n'était plus maquillé et semblait propre. Tom soupira et le prit dans ses bras. Bill ne réagit pas, et se laissa faire. Le visage du brun était écrasé contre le torse de Tom, il respirait son odeur et se sentait mieux, d'un coup, comme à chaque fois. Le dreadeux s'écarta et le regarda.

« Tu as l'air si fatigué, Bill... » Il le regardait, les yeux tristes. Tout était confus, il repensait au baiser, et sentit son c½ur battre dans sa poitrine.

Bill haussa les épaules. « Nan, ça va. »

Il contourna Tom, et alla dans la cuisine. Il fit un signe de main à Simone, et repartit en sens inverse pour monter les escaliers jusqu'à sa chambre. Simone marqua un temps d'arrêt, s'assit sur une chaise et éclata en sanglots.

« Vous voyez... »

Elle releva la tête. C'était Tom, il était appuyé dans l'encadrement de la porte. Elle le regarda à travers ses larmes, mit son visage dans ses doigts, et murmura. « Merci, Tom... »




[...]



Le dreadeux monta les escaliers. Il était près de minuit, Bill était rentré depuis plus de trois heures et n'était pas descendu. Quand Tom ouvrit la porte, la pièce était plongée dans l'obscurité. Il pensait trouver Bill au bord de sa fenêtre, à fumer comme à son habitude, mais au lieu de ça, il vit qu'il était allongé dans son lit, sur le dos. Ses bras avaient été ramenés derrière sa tête et ses yeux étaient grands ouverts. Il ne regarda pas Tom quand celui-ci vint s'asseoir au bord du lit.

« Pourquoi tu m'as pas dit ? » Tom le regardait d'en haut, les yeux toujours tristes.

Bill tourna la tête. « Quoi ? »

Tom soupira et posa ses doigts sur ses genoux. « Pourquoi tu m'as pas dit qu'elle était morte quand tu m'as parlé d'elle ? »

Bill haussa les épaules. « Parce que. J'ai pas jugé ça utile. »

Tom se leva et reprit la parole, d'une voix calme. « Tu m'as parlé d'elle souvent, t'aurais pu m'le dire un million de fois, mais tu l'as pas fait. »

« Nan. »

Tom tourna la tête en fermant les yeux et retourna s'asseoir, mais plus près du brun, cette fois. Il posa sa main sur son épaule, sans bouger, et Bill caressa ses doigts avec sa joue.

« J'te comprends pas toujours, Bill Kaulitz... »

L'interpellé sourit doucement, et murmura. « J'vais faire des efforts. Avec Simone... »

Tom soupira. Voila la machine qui commençait enfin à marcher. « D'accord. Ca va lui faire plaisir. »

« En attendant, j'voudrais dormir. » Il parlait d'une voix neutre, comme si rien ne s'était passé.

« J'peux dormir avec toi ? » Demanda Tom.

« Nan, je crois pas que ce soit une bonne idée. T'as quand même essayé de m'embrasser après avoir pourri ma mère. Alors qu'est-ce que ça pourrait être... »

Tom rit et lui donna une petite tape sur le crâne. « T'exagères, Bill... »

Bill sourit dans le noir. Il murmura. « Ca t'a plu, un peu ? »

Tom le regarda, il ne voyait pas grand-chose. « C'que je suis sensé t'avoir forcé à faire ? » Plaisanta-t-il.

« Ouais. »

Tom réfléchit un instant. « Ouais... C'était bien... Un peu violent, mais bien... »

Bill sourit. « Super, alors maintenant, tu peux partir. »

Tom grogna et se leva en ruminant. « Ouais, bonne nuit. Sale môme. »

Bill attrapa sa main et réclama un bisou. Tom se pencha pour embrasser sa joue, mais l'adolescent détourna sa tête au dernier moment. Le baiser ne dura qu'un bref instant, mais Tom sortit de la chambre avec un immense sourire aux lèvres. Petit con.



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PARTIE II.

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Ike Gräntz, qui avait toujours été la meilleure amie de Bill, mourut à l'hôpital. A l'âge de huit ans, elle avait commencé à perdre petit à petit toute coordination dans ses mouvements, et son humeur s'était faite de plus en plus changeante. Deux ans plus tard, on diagnostiqua la maladie de Huntington, moins communément appelée chorée de Huntington. Les années passaient, et ses parents ainsi que son meilleur ami virent son état mental se dégrader, se rendant très rapidement compte qu'elle devenait gravement dépressive, et qu'elle se réfugiait dans ses lectures ainsi que dans ses compositions musicales pour aller mieux. Les hallucinations dont elle était victime se faisaient de plus en plus fréquentes, et Ike perdit doucement tout équilibre, aussi bien mental que physique.

Ses troubles mentaux devinrent évidents, elle perdit toute organisation, sa mémoire commença à lui jouer des tours, et ce n'est qu'à l'âge de 16 ans qu'elle refusa de voir Bill. L'idée qu'il puisse la voir alors qu'elle convulsait ou que ses membres s'agitaient sans qu'elle ne puisse les contrôler l'insupportait. Elle perdit totalement la parole quelque mois après.

Le 8 mai 2007, la mère d'Ike appela Bill, et lui annonça froidement que sa fille était décédée dans la nuit.


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17 Novembre.



« Simone, tu me passes le sel, s'il te plaît. » Bill n'osait pas lever les yeux se son assiette.

« Oui. Tiens. Mais je n'pense pas qu'il soit nécessaire d'en rajouter, j'en ai déjà mis. » Elle le regardait faire, attendrie.

Il souffla. « Ouais. »

Ce matin, Tom était parti en ville, prétextant un rendez-vous soit disant professionnel, et avait laissé Bill et Simone seuls à la maison. Lorsque que Bill s'était réveillé et qu'il s'était rendu compte que son ami l'avait abandonné, il avait chouiné, et avait désespérément tenté de l'avoir au téléphone. Sans succès. Il avait du mettre le couvert seul, pendant que Simone préparait à manger, après être allé courir durant une heure. Tom lui avait dit que le jour où il partirait, il espérait bien qu'il continuerait comme lorsqu'il était encore là. Il voulait faire plaisir à Tom. Toujours. Il avait réussi à esquiver les « bonjour », « comment ça va » et autres formules de politesse, mais maintenant qu'elle était en face de lui, il n'avait plus le choix. Il devait lui parler, et ça le terrifiait.

« Bill... » Il leva les yeux, elle avait posé ses couverts. Il avala sa viande et fit comme elle. « J'voudrais te demander quelque chose... »

« Mh... » Il serra ses jambes l'une contre l'autre.

« Est-ce que... Est-ce que tu accepteras, un jour, de me rappeler comme avant... Maman... ? »

Il ferma les yeux, confus, et pinça l'arrête de son nez avec ses doigts. Merde. « Je... J'sais pas... J'crois pas... »

Elle le regarda, et toutes les choses qu'elle espérait depuis que Tom était arrivé commencèrent à s'évanouir. Elle sentit ses yeux la piquer, et se leva pour s'appuyer sur le plan de travail. « J'comprends pas... J'sais pas c'que j'ai pu te faire pour... Bill, tout allait si bien avant... »

Il fit claquer sa langue. « Ouais... »

Elle se tourna vers lui les yeux pleins de larmes. « Alors c'est ça, tu t'en fiche, tu t'fiches que j'passe ma vie seule, tu te fous complètement d'me voir malheureuse ?! »

Il haussa les épaules. « J'm'en fiche pas, je te vois pas. J'te vois plus, toute façon. Tu n'existes plus. Et fallait pas t'marier avec un trouillard. C'pas de ma faute s'il se casse vingt-neuf jours par mois. »

Elle le regardait, ses yeux s'écarquillant. « Mais qu'est-ce que tu raconte ? Ton père n'est pas un trou... »

« Gordon est un trouillard. Putain, j'me souviendrai toujours de sa tête quand j'lui ai demandé d'm'expliquer pourquoi. Il a chié dans son froc, ce connard... »

Il ne put terminer sa phrase, Simone claqua violemment sa main sur sa joue. Il avait ouvert la bouche et la regardait, les yeux grands ouverts. Hein ?

« Nan mais ça va pas ?! » Elle avait fait le tour de la table et le pointait du doigt. « Ne parle jamais de Gordon de cette façon. Tu veux savoir pourquoi tu as été adopté ? Et ben j'vais te l'dire, moi, jeune homme. » Elle fronça les sourcils, contrariée.




[...]


Quand Tom rentra, il était déjà 22h. Il était allé au centre commercial dans l'espoir de rencontrer quelques beaux garçons, mais une seule et même personne lui avait trotté dans la tête toute la journée, et il avait patiemment attendu que le soleil se couche. Lorsqu'il poussa la porte d'entrée, il n'entendit que le bruit de la télévision. Il avança et vit sa valise ainsi que sa guitare posées sur le bas des marches d'escaliers. Il tourna le visage et remarqua Simone, assise sur le canapé, devant l'écran. Elle le regardait.

Il hésita à parler. « Simone ? Tout va bien ? »

« Tu vas t'en aller, Tom. » Sa voix était cassée, éraillée.

« Quoi ? » Il retira son manteau et le jeta en bas des marches. Il alla s'asseoir à côté d'elle et vit que son visage était gonflé, et ses yeux rougis. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » Il avait prit soudain un air grave.

« Ce qui aurait dû arriver dès le début. Je n'suis même pas allée voir s'il était parti. Ca me semble évident. Tu n'as pas servi à grand-chose, il aura changé l'espace de quelques jours. Mais maintenant, tu vas t'en aller. Je n'aurai pas les moyens de te payer indéfiniment, et sauf ton respect, tu n'as pas changé grand-chose. Bill est resté Bill. Je te laisse jusqu'à demain soir pour partir. »

Tom ferma les yeux, et se leva. Il ne regarda pas Simone et partit en direction des escaliers, monta les marches tout doucement et poussa la porte de la chambre de Bill. Il était là, assis sur son lit, dos au mur, les yeux fermés et les jambes repliées contre son buste. Ses épaules tremblaient parfois, on aurait dit qu'il pleurait, et pourtant, il n'y avait aucune trace de musique. Il s'avança jusqu'à lui, et posa sa main sur son bras. Bill ouvrit les yeux, et cette fois-ci, ce fut à son tour de se jeter sur lui. Il le serra du plus fort qu'il pouvait, murmurant qu'il savait, maintenant, que ça irait mieux, qu'il était désolé.

Tom caressa son dos en écoutant Bill qui racontait ce que lui savait déjà.


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17 Novembre.



Tom se réveilla doucement, il étira ses bras le plus loin possible, et frotta ses yeux doucement. Il avait mal dormi, pour la première fois depuis qu'il était arrivé. Il se tourna et vit Bill allongé sur le côté, un petit chiffon bien serré entre ses poings. Son doudou. Il sourit, attendrit, mais son visage se transforma lorsqu'il se souvint que ce soir, il ne serait plus là. Il afficha une petite moue triste et ferma les yeux l'espace de quelque secondes. Il ne voulait pas partir. Il se sentait si bien ici, avec Bill...

Il se leva, et sortit sans bruit de la chambre. Il descendit jusqu'à sa chambre, prit quelques vêtements dans la valise qu'il avait remonté la veille au soir et partit en direction de la salle de bain. Il passa sous la douche et tourna le thermostat jusqu'à ce qu'il voit ses pieds devenir rouges sous un trop plein de chaleur. Il resta un long moment sous la douche, chose qu'il s'était interdite depuis son arrivée dans la maison. Il sortit, et s'habilla avant de descendre.

Dans la cuisine, il trouva Simone devant un grand bol de thé fumant. Il s'assit en face d'elle, et posa ses poings sous son menton, ses coudes appuyés contre la table. Il la regarda, sans dire un mot, attendant qu'elle le fasse d'elle-même. Au bout de quelques secondes, elle croisa ses bras, et prit la parole.

« Ecoute, Tom... Je suis désolée de te jeter dehors de cette façon, je n'suis pas très fière de moi, mais j'n'ai pas le choix... » Elle parlait doucement, d'une voix posée et réfléchie, comme si elle pesait chacun de ses mots avant de les sortir. « Tu sais... Hier, j'ai parlé à Bill. » Il opina, en signe qu'il savait déjà. « Je vois. Il est donc là-haut. » Il réitéra son geste. « Est-ce qu'il t'a raconté comment ça s'est passé ? »

Tom soupira. « Non. Il n'allait pas très bien, je crois qu'il avait un peu fumé. » Il pinça ses lèvres, comme s'il avait dit quelque chose qu'il n'était pas sensé dire.

Elle sourit tristement. « Ca se sentait jusque dans l'entrée. » Elle soupira. « Je sais très bien que mon fils, pardonne-moi de l'appeler comme ça, mais j'le considère comme tel, » Il lui sourit, l'encourageant à continuer. « je sais que mon fils ne fait pas que des choses que je suis en mesure d'approuver. Pas grand-chose, en fait. » Elle baissa les yeux. « Il m'a poussée à bout, Tom. Il a insulté son père, j'ai perdu mon sang froid... Je lui ai tout dit, j'n'aurai pas du, j'm'en veux... » Elle étouffa un sanglot. « Si tu savais... »

Tom posa sa main sur le haut de son bras et le caressa doucement, sans faire de bruit. Simone était une femme émotive, et qui pleurait beaucoup, pour pas forcément grand-chose. C'était, comme qui dirait, sa seule façon de se défendre. « Vous avez bien fait, je crois que ça lui a fait du bien... Il a toujours voulu savoir. »

Elle leva les yeux. « Ah oui ? »

« Oui. J'ai bien été obligé de le faire se sentir en confiance, et on a beaucoup parlé. Il n'a jamais été méchant, avec moi... »

« Je crois que tu l'impressionnes, Tom. » Elle lui souriait, déçue qu'il ne s'agisse pas d'elle.

« Oui, je sais. Bill est quelqu'un de profondément malheureux, il voudrait connaître sa mère, mais je suis sûr qu'au fond, il a peur d'être déçu. Il a vraiment peur de beaucoup de chose, même s'il ne le montre pas. Il vous aime, Simone, il vous aime vraiment, mais ne veut pas se l'avouer. » Tom caressait encore son bras, et elle se détendit au fur et à mesure que son thé refroidissait.

« Je suis si désolée, Tom... » Elle baissa son visage, et une larme atterrit dans l'eau maronnasse de sa boisson chaude.

« Ca va aller, ne vous en faite pas. » Il aurait voulu adopter un ton rassurant, mais n'y arrivait pas. Ca le rendait tout drôle de se dire qu'il partait ce soir.

« Ton billet de train... ? »

« J'avais pris un délai de six mois, pour le retour... Il n'y a aucun problème. » Elle hocha la tête, et Tom retira sa main. Il se leva, et alla dans le jardin, pour passer un coup de fil à Gustav, son patron et ami.

Après que Simone ait raconté à Bill ce qu'il s'était passé ainsi que le pourquoi de son adoption, celui-ci s'était levé, avait craché qu'il la « détestait », et était parti, sans plus rien dire. Simone n'avait rien pu faire, si c'n'est traîner son corps secoué de sanglots jusqu'au salon, pour s'asseoir et regarder la télévision sans vraiment la voir.




[...]



« Allô ? »
« Bill, c'est moi, c'est Tom. »
« Tom, putain, t'es où ?! J'essaye d'te joindre depuis 3h, tu fais chier... » Chouina Bill.
« Désolé. Je suis au parc, dans notre ring de boxe. »
« Notre quoi ? Ah. »
« Viens m'rejoindre dès que tu peux. »
« Mais, heu, pourquoi tu rentres pas, plutôt ? »
« Ecoute, viens, j't'expliquerai, okay ? »
« Très bien. D'accord... »

Tom avait déjà raccroché. Bill soupira, et se leva pour aller enfiler une paire de chaussure.

Qu'est-ce qu'il se passait ?

Bill avait passé sa matinée dans sa chambre, Tom et lui avaient parlé de choses et d'autre, comme tous les jours, sans qu'il ne fasse d'allusion en rapport avec son départ.




[...]



Bill arriva, essoufflé, à l'endroit où Tom lui avait donné rendez-vous. Il ne vit d'abord pas, mais lorsqu'il fit un petit tour sur lui-même, il remarqua une silhouette informe assise contre le poteau métallique où ils avaient, un mois plus tôt, posé leurs sacs. Il avait une cigarette au coin des lèvres, et tripotait une espèce de vieux Mp3 datant de quelques années. Bill s'approcha d'un pas rapide, et mit un petit coup de pied dans la pointe de ses chaussures. Tom releva la tête et retira ses écouteurs.

« Reuh. Tu fumes. » Dit Bill avec un sourire.

« Reuh... » Répéta Tom, à voix basse, en baissant les yeux sur ses doigts.

Le visage du brun s'assombrit, et il posa son sac à terre avant de s'asseoir et de mettre sa main sur le genou replié de son vis-à-vis. «Qu'est-ce que t'as ? »

Tom soupira, jeta la fin de sa cigarette sur le côté et mit son visage dans ses mains. Son Mp3 tomba entre ses jambes. Il inspira et expira fort, les yeux fermés du plus fort qu'il pouvait, sentant l'odeur du tabac lui emplir les poumons. Il retira ses mains.

« Faut que j'te dise quelque chose. » Bill ne parla pas. Il le regarda, les sourcils froncés d'inquiétude. « J'm'en vais ce soir. » Le brun ne souffla pas un mot, il se contenta de détendre ses sourcils. Il gratta son jean. « Je suis désolé. »

Bill ouvrit puis referma la bouche. Il voulait parler, mais cherchait ses mots. Il lâcha un petit « Quoi ? » étouffé.

« Je dois partir. » Tom affichait un air grave.

Les traits de Bill se transformèrent, et se narines se mirent à palpiter. « Mais, mais pourquoi ? »

« Putain... Bill, n'pleure pas... J't'en supplie, pleure pas... » Il agrippa ses dreads et les écrasa contre son crâne.

« Tu, tu vas m'laisser ? »

« Je suis désolé, Bill. Putain, pardon, pardon... »

Le nez de Bill changea de couleur alors que ses joues devinrent humides. Il regardait Tom dans les yeux, voulant comprendre, essayant de se persuader que c'était une blague, que Tom rirait, bientôt. Il attendait, espérait, mais rien de tout ça ne vint.

« Bill... Ta mère m'a demandé de partir, je n'sers à rien, tu n'lui pardonnes pas, et ça lui fait du mal... Je m'en vais, Bill... »

Le brun se leva et tenta tant bien que mal de limiter les dégâts en essuyant ses yeux avec son pull. Ses pommettes étaient tâchées de rouge, comme le reste de son visage, il avait tourné le dos, ne regardant plus Tom. Il l'entendit se lever, et sentit sa main se poser sur son épaule, comme toujours. Il avança, retirant sa main d'un coup. Il parla, la voix rauque, sans se retourner.

« Et t'aurais, t'aurais pas pu insister pour rester, nan ? »

Tom soupira et serra le poing. « J'ai même pas essayé, Bill... J'sers à rien, elle a raison, tu changeras pas, t'es comme t'es, blessé et malheureux, j'peux pas changer ça. »

Bill se retourna, et lorsqu'il vit Tom et son visage tendu, ses pleurs redoublèrent. Il parla au travers de ses larmes. « Putain, tu comprends rien, tu vois pas que j'm'en fous, que j'veux pas que tu partes ? J'suis pas malheureux quand t'es là, putain... » Il renifla, ravalant sa morve. « Putain, reste Tom, tu peux pas m'laisser tout seul... »

Tom le regardait, il mordit son doigt, et fit un pas en avant. Il prit le visage de Bill entre ses mains, et le regarda encore. Il déposa un baiser sur son front, et essuya ses yeux avec la paume de sa main. « Bill... Bill, n'pleure pas... Arrête... »

Le brun mit ses bras autour du cou de Tom et avança ses lèvres vers son visage dans une tentative désespérée de le faire rester. Il déposa un baiser sur sa bouche, puis un autre, puis un autre. Il parla contre ses lèvres, serrant son cou, tirant sur son pull. « Tom, reste... Me laisse pas tout seul... S'il te plait... »

Le dreadeux ferma les yeux, tentant de ravaler ses larmes, il encercla les hanches de Bill et rapprocha leurs deux corps. Il se laissa embrasser, sans rien dire, répondant même au baiser qui s'accentua alors que Bill cessa de parler. Il passa ses mains sous son pull, pressant ses hanches, le serrant contre lui aussi fort que possible, il le serra à en avoir mal aux doigts, alors que Bill gémissait dans sa bouche, caressant sa nuque du bout de ses doigts.

Le portable de Bill vibra dans sa poche. Ils durent se séparer à contrec½ur, et Bill décrocha. C'était Simone qui voulait savoir où il était.




[...]



Quand Bill rentra à la maison, il était seul. Tom lui avait demandé de le laisser un peu, le temps de prévenir tout le monde qu'il serait de retour dans la soirée, et qu'il fallait qu'on vienne le chercher. Il alla directement à la cuisine, où il trouva Simone. Elle ne se tourna pas quand il entra, pensant qu'il s'agissait de Tom. Il posa sa main contre la table. Il n'était pas en colère, la peine avait prit le dessus.

« Pourquoi t'as fait ça ? »

Simone tourna le visage, et ses yeux s'arrondirent quand il vit que son fils lui parlait, et qui plus est, qu'il pleurait.

« Bill ? »

« Pourquoi... Pourquoi est-ce que tu m'l'enlèves, maman ?! Pourquoi... » Bill se laissa tomber sur une chaise et mit son visage dans ses mains. Il secoua la tête de gauche à droite comme pour dire qu'il n'arrivait pas à y croire.

Simone posa le couvercle de sa marmite et essuya ses doigts contre son tablier. Son fils venait de l'appeler maman. Elle fit le tour de la table et posa sa main contre l'épaule de Bill. « Mon... Mon chéri, de quoi est-ce que tu parles ? » Elle savait. Mais elle voulait qu'il lui parle, malheureux ou pas, elle voulait entendre sa voix, la voix de son bébé. Elle voulait l'entendre quand il ne hurlait pas.

Bill releva son visage et tourna ses yeux trempés de larmes vers elle. Il se leva et posa son visage au creux de son cou. « Maman... J'suis pas fâché, laisse le rester... Laisse Tom rester... Maman... »

Elle entoura ses épaules de ses bras fins, et le berça en lui demandant pardon, les larmes roulant contre ses joues, elle aussi. Triste tableau, une femme et son fils, seuls dans une grande maison, à pleurer, pour l'un un départ, et pour l'autre des retrouvailles.




[...]



Le chemin en direction de la gare se fit en silence, seuls les pleurs de deux personnes résonnant dans la voiture. Bill était à l'arrière, pelotonné dans les bras de Tom, et Simone résistait vaillamment à l'avant, les yeux rivés sur la route, la vue légèrement brouillée. Ils arrivèrent vingt minutes avant le départ du train de Tom.

Le dreadeux avait finalement décidé de partir. Il avait des obligations, un travail, et maintenant qu'il savait que Bill pardonnerait à sa mère, plus rien ne l'obligeait à rester. Plus rien, hormis Bill. Encore et toujours Bill. Simone n'était pas revenue sur sa décision, n'étant plus en mesure de payer Tom qui ne pouvait pas se permettre de travailler gratuitement.

Madame Kaulitz gara sa voiture dans le parking de la gare, et les deux garçons sortirent en silence, toujours collés l'un à l'autre. Tom passa sa main derrière le dos de Bill, sur sa hanche gauche, tandis que le brun posait sa tête contre son bras. Simone les regarda et sourit sincèrement. Il était beau, son fils. Elle les suivit de loin jusqu'à un banc, et alla s'appuyer contre le mur qui séparait le quai d'un autre. Elle sortit son portable et fit mine de pianoter sur les touches pour qu'ils ne se sentent pas observés.

Bill avait ses mains dans ses poches, il regardait devant lui, le vent caressait son visage et ses orteils étaient contractés dans ses chaussures. Ses larmes ne tarissaient pas, son maquillage coulait, c'était de pire en pire, il sentait le moment de la séparation arriver. Ou pas. Comme si le temps s'accélérait, puis se ralentissait. Pause. Avance rapide. Pause. Lecture. Le train était déjà là, il le narguait, et faisait redoubler ses pleurs. Il sanglotait en silence contre Tom qui avait passé son bras autour de ses épaules, et qui lui demandait d'arrêter, d'arrêter de pleurer.

Sans regarder Tom, Bill prit la parole. « J'veux pas que tu t'en ailles... »

Tom soupira en le pressant un peu plus contre lui. « Bill... Je vais revenir, tu sais... »

Le brun secoua la tête, il n'était pas d'accord. « Nan... Nan, tu vas m'oublier, tu vas pas venir, et ça m'suffit pas d'te voir une fois tous les six mois, j'te veux près de moi tout le temps... Je veux que tu restes avec moi... Reste avec moi, Tomi... »

« Hé, hé, hé ! » Tom se tourna vers Bill et prit son visage entre ses mains. « Calme-toi, ça n'sert à rien de te mettre dans un état pareil. »

« Ca t'fait rien, à toi ?! » Les lèvres de Bill se remirent à trembloter.

Tom baissa les yeux. « Bien sûr que si... Mais Bill, je suis un adulte, j'ai... J'ai besoin de gagner ma vie, et ta mère n'est plus en mesure de payer un éducateur, qui, qui plus est, ne sert plus à rien au jour d'aujourd'hui. Je suis fier de toi, Bill. » Il caressa ses joues du bout de ses pouces et lui sourit. « Tu vois, j't'avais dit que tu l'aimais, ta mère... Tu cherches de l'affection chez toutes les personnes qui ne sont pas Simone, sans te rendre compte que y'en a un sacré paquet chez toi, dans ta maison... Sois plus gentil avec elle, fais-le au moins pour moi... » Bill hocha la tête, en fermant les yeux. « Là, voila... Ca va aller... Ca va aller... »

Tom embrassa son front, et Bill ouvrit les yeux. Il pleurait toujours. Tom se mordit la lèvre. Putain, ça lui faisait tellement de mal de voir Bill dans cet état... Il lui avait raconté, le matin même, qu'à chaque fois qu'il était mal et qu'il partait, il allait en vélo dans la maison d'Ike, qui lui avait donné un double des clefs alors qu'ils devaient avoir douze ans, allait chercher l'urne de ses cendres dans la chambre inoccupée des parents, montait dans sa chambre à elle, s'asseyait sur le sommier sur lequel il avait dormis un nombre incalculable de fois en sa compagnie, et lui racontait des histoires, en pleurant comme elle l'avait fait à une époque. Aujourd'hui, Bill ne fuyait pas, il se vidait près de Tom, évacuait son chagrin, le rendant triste aussi, mais le rassurant à la fois. Il n'était pas venu pour rien, en fin de compte...

« Bill... Je vais monter dans le train, je dois y aller. C'est l'heure. »

L'adolescent baissa les yeux et serra fort son poing dans sa poche. Il devait arrêter de pleurer.

« D-d'accord... » Trop tard.

Tom se leva et vint coller ses genoux à ceux de Bill en le regardant de haut. Il prit ses mains et le força à se mettre debout. Leurs deux bustes étaient collés l'un à l'autre, séparés par deux épaisses doudounes. Tom souffla sur ses yeux, et Bill tenta un faible sourire. Il nicha sa tête dans son cou, et frotta son nez à sa chair. Il voulait le sentir encore, lorsqu'il ne serait plus là.

Le dreadeux repoussa ses cheveux derrière ses oreilles et lui embrassa la tempe. Il tourna la tête, et vit Simone parler dans son téléphone. Il ferma les yeux, pour profiter de ses dernières secondes avec Bill, et inspira fort dans ses cheveux. Il sentait la camomille et le parfum pour femme.

Bill se détacha du blond, et posa ses lèvres sur les siennes avant de murmurer. « Barre-toi... Dégage, ou j'pourrais plus te laisser t'en aller... » Il ferma les yeux et aspira sa lèvre inférieur en la mordant jusqu'à en avoir mal. Chaque minute, chaque seconde qui passait rendait la séparation plus difficile, et ça l'énervait, ça le rendait fou de tristesse.

Tom battit lentement des paupières et expira de l'air pas le nez. Il embrassa Bill doucement, tout doucement, et recula au fur et à mesure que le baiser s'accentuait. Il sentit la langue de Bill caresser sa lèvre au moment où ils se séparèrent, et il lui envoya un baiser de loin, avec la main. Il tourna son visage vers Simone, lui fit un signe de tête, et elle articula un petit « merci ». Les prélèvements d'argent seraient directement faits sur sa carte de crédit, ça fonctionnait de cette manière avec la boîte.

Tom avança à reculons jusqu'au train, traînant sa valise et son étui à guitare derrière lui, sans quitter Bill des yeux. Il allait lui manquer. Beaucoup. Il monta les marches dans le bons sens, cette fois, et alla chercher une place près de la fenêtre, du côté du quai de Bill. Il s'installa et vit Bill avancer d'une marche rapide jusqu'à la fenêtre. Tom s'assit et se tourna de façon à être en face de lui. Seule la vitre les séparait. Il posa sa main contre le verre, et Bill fit de même. Il vit le brun sortir son portable et taper un court texte. Il tourna l'écran vers lui, et Tom put lire. « Je suis amoureux de toi. »

Tom sourit tristement et acquiesça en parlant sans son. « Moi aussi. »

L'androgyne recula un peu, et mima les jambes qui tremblaient, le c½ur qui battait tout doucement, les mains moites... Tom souriait, et il se mit à pleurer sans pouvoir le prévoir. Il souriait au travers de ses larmes, et regardait Bill faire, qui lui mimait son amour pour lui. Il était amoureux de ce gamin, attaché à lui... Fou d'amour pour lui. Le conducteur parla dans les hauts parleurs, et annonça que les portes étaient maintenant fermées, et que le train s'arrêterait dix-sept fois en tout. Tom descendait au treizième arrêt. Doucement, tout doucement, le train commença à avancer. Tom vit Bill marcher à côté, lui faire un sourire, puis disparaître. Il se mit à pleurer un peu plus fort, et rabattut sa capuche.




[...]



Lorsque Bill ne vit plus le train, il sortit son téléphone de sa poche, tapa « je t'aime. » et envoya le message à Tom, pour finir par couper son mobile. Il se tourna, regarda Simone, qui le regardait aussi. Elle avait les mains liées et se grattait les doigts. On aurait dit qu'elle ne savait plus comment se comporter. La seule chose que Bill trouva à faire fut d'avancer doucement vers elle, de déposer un baiser sur sa joue et de la prendre dans ses bras, attendant qu'elle le berce, comme plus tôt dans la journée. Il avait besoin de sa maman, maintenant qu'il se retrouvait tout seul. Il avait toujours eu besoin d'elle.

Simone le prit par les épaules et le fit se diriger vers la voiture. Il monta à l'avant et ne dit pas un mot du voyage, regardant par la fenêtre, les larmes toujours à l'affût de la moindre faiblesse. Lorsqu'ils arrivèrent, Bill monta directement dans sa chambre, et ce n'est qu'à 20h qu'il en sortit, déjà en pyjama. Il trouva un plateau remplit de nourriture pour son dîné posé devant la porte, comme avant. Il sourit tristement et le prit, pour descendre à la cuisine, le manger en compagnie de sa maman.
Après avoir mangé, il suivit sa mère au salon, s'installa sur un gros fauteuil et alluma la télévision. Il regarda une série américaine racontant l'histoire de quatre femmes opposées aussi bien par leurs caractères que par leurs physiques. Au milieu du deuxième épisode, il tourna la tête et vit sa mère, concentrée sur une sorte de drap blanc. Elle brodait des fleurs. Du liseron.

Quand l'épisode toucha à sa fin, Simone lui dit qu'il serait peut-être temps d'aller dormir, maintenant, et Bill dit que oui, elle avait raison. Il essayait de la remettre en confiance, il ne voulait plus la perdre. Avec Gordon, le travail serait tout autre, malheureusement. Il se leva, embrassa sa mère, lui fit un compliment sur ses fleurs, et monta les marches, après avoir prit une mandarine à la cuisine.

Bill se coucha directement sans prendre le temps de manger son fruit. Il se pelotonna dans ses couvertures, et inspira un grand coup, pour tenter vainement de retrouver l'odeur de Tom. Il revoyait son visage, ses grandes mains calleuses, son nez droit et fin, ses lèvres décorées d'un piercing au labret décalé gauche, ses petits yeux bruns, ses belles dreads blondes... Il soupira, et sombra doucement, épuisé par toutes les larmes qu'il avait versé.


_________________________

17 Novembre.



Il sentit une main l'agripper et le secouer doucement. Il grogna d'abord, puis, comme la personne qui le tenait se faisait insistante, il ouvrit difficilement les yeux. Il eut du mal à voir, le noir était complet, mais il distingua aisément la silhouette de sa mère, ses longs cheveux lâchés, comme toutes les nuits. Elle le secouait et l'appelait, en caressant ses mèches brunes.

« Quoi ? » Bill détestait qu'on le réveille.

« Bill! Bill, téléphone! C'est Tom, Bill! » Elle parlait, l'air mi excitée, mi épuisée.

Bill mit une poignée de secondes à comprendre de quoi il s'agissait, et lorsque l'information atteignit enfin son cerveau, il se redressa d'un bond. Son c½ur commença à battre plus fort dans sa poitrine, et il saisit l'appareil technologique que lui tendait sa mère. Elle lui sourit, l'embrassa et sortit discrètement, alors que Bill collait l'écran à son oreille. Il entendit Tom respirer, et se mit finalement à parler, pas vraiment sûr de lui.

« A-Allô ? »

« Bill ! Au mon Dieu, j'ai cru que j'arriverai jamais à t'avoir... Ton portable est coupé depuis, et... et...»

« Ben voila, pourtant... » Il entendit Tom rire nerveusement à l'autre bout du film, on aurait dit qu'il pleurait. « Ca va pas ? »

« Bill, j'ai besoin de savoir... »

« Quoi ? »

« Est-ce que... Est-ce que tu penses vraiment c'que tu m'as dit ? Tu m'aimes vraiment ?

Bill sentit le sang pulser jusqu'à sa tempe, lui fouettant presque le visage, et il répondit, le souffle coupé. « Oui, bien sûr que oui ! »

Tom soupira bruyamment dans le téléphone, et fit quelques bruits plus aigus les uns que les autres. « Mon Dieu... Oh mon Dieu... »

Bill commença alors à s'inquiéter sérieusement. « Tom, ça va pas ? Qu'est-ce qui se passe ? »

« Bill, j'ai... J'ai envie de toi, de te faire l'amour... Je te veux, je te veux... »

Le brun l'entendit sangloter, et ça lui serra le c½ur. « Tom... Moi aussi, j'ai envie... »

De l'autre côté, Tom semblait désespérément tenter de calmer sa respiration, en vain. « Bill, je... Je suis... »

« Oui ? »

« Je suis descendu plus tôt... J'ai essayé de t'appeler, mais ton portable était coupé, et je... Bill, je suis à quarante minutes de chez toi... J'ai prit une chambre, la chambre, elle, elle est, elle est nulle... Bill, je suis tout près... »

Les oreilles de l'adolescent se mirent à siffler, et il ferma les yeux. « Tu es où ? »

Tom hoqueta avec force. « Je suis... Je suis descendu au premier arrêt. Bill, je suis à Hanovre... Je suis tout près... J'veux plus, j'veux pas partir... »

Bill écarquilla les yeux. « Quoi ?! Mais pourquoi t'as pas appelé maman plus tôt ? »

Le brun imagina Tom sourire, il avait dit maman. « J'ai... Bill, j'ai réfléchi toute la nuit... J'ai voulu venir, mais j'ai pas de voiture... J'suis si près, Bill, si près... »

« Tom, calme-toi, calme-toi... »

« Bill, j'ai renoncé à partir au bout de 20 minutes, j'ai essayé de t'appeler, mais tu n'as pas répondu... Je... Bill, je veux te voir, je suis si près de toi... »

« Je sais, Tom, je sais... Respire, d'accord ? Respire, je vais aller chercher Simone... »

« D'accord... » Murmura Tom, qui semblait se reprendre.

« J'arrive, Tom... J'arrive. » Il l'entendait respirer de plus en plus normalement, et sourit. « Va prendre une douche, je serai là dans une heure, d'accord ? »

« Oui... Oui, je t'attends... Viens... »

« J'arrive mon- »

« Viens. »

« Je t'aime, Tom... »

« Je t'aime mon ange, je t'aime. »

Bill raccrocha et se précipita dans les escaliers pour prévenir sa mère qu'ils devaient partir, tout de suite.




[...]



Simone avait mit la radio, et Bill ne pouvait s'empêcher de bouger. Il avait seulement enfilé un jean par-dessus son caleçon, et avait attaché ses cheveux. Il avait passé un gros sweat', et avait attendu, impatient, que Simone termine de se coiffer. Elle n'avait pas voulu sortir sans son chignon habituel et Bill s'était empêché de hausser le ton pour lui demander de se dépêcher. Ils étaient partis depuis vingt minutes à peine, et d'ici une demi-heure, ils arriveraient à l'hôtel de Tom. Il lui avait envoyé l'adresse par texto, et avait bien précisé qu'il l'attendait, qu'il voulait qu'ils se dépêchent.

Bill regardait sa mère, elle avait les yeux rivés sur la route, concentrée et sérieuse, et il la trouva belle. Il faisait toujours nuit. Il se détesta d'avoir pu perdre tant de temps à imaginer une autre femme. Il pensa que bientôt, Tom serait avec eux, et qu'il aurait, à ce moment là, toutes les personnes qui comptaient le plus, près de lui. Il sourit, et les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne put retenir un soupir et ferma les paupières. Il songea qu'il avait beaucoup de chance d'être tombé sur Tom. Quand il entendit sa mère murmurer par-dessus la musique, il soupira à nouveau.

« Ca ne va pas, Bill ? »

Il ouvrit les yeux, elle jeta un coup d'½il dans sa direction, et il lui sourit timidement. « Si, si... »

Elle se reconcentra sur la route, mais continua tout de même à parler. « Arrête donc de bouger, tu fais trembler la voiture. » Il rit doucement en regardant ses chaussures, loin au fond. « Tu es si stressé que ça ? »

Bill soupira. « Nan... J'suis pas vraiment stressé... A vrai dire, c'est plus de l'impatience... »

« Oh. » Elle sourit. « Il te plait tant que ça ? »

Il se tortilla dans son siège et s'accrocha à la ceinture. « Pire. J'le trouve tel'ment génial... »

Elle lui fit un grand sourire. « Tant mieux mon chéri... »

« Maman ? »

Elle lui jeta un autre coup d'½il et ne put s'empêcher de rougir. « Oui ? »

« Est-ce que, enfin, j'veux dire, est-ce que tu crois qu'il est possible pour un garçon de tomber amoureux d'un autre garçon ? » Il s'empourpra.

Simone explosa de rire. « Bien sûr ! Bill, chéri, l'amour n'a pas de sexe. »

Il la regarda et ne put que sourire. « T'as raison. »




[...]



Elle coupa le contact. « Bon... Et bien... Nous voilà arrivés. C'est juste en face. »

Il frétilla sur son siège et détacha sa ceinture... « Ohmondieuohmondieuohmondieu ! On y est ! »

Elle rit. « Oui... »

Bill ouvrit sa portière, et la referma une fois qu'il eut prit son sac. Il commença à avancer, mais n'entendit pas le bruit d'une autre portière. Il s'arrêta et se retourna. Simone était toujours dans la voiture. Il fit demi-tour et alla jusqu'à sa fenêtre où il lui fit signe de la descendre, ce qu'elle fit. « Ben alors, qu'est-ce que tu fais ? »

« Je pense... Je pense que je vais rentrer. Je suis fatiguée, j'ai besoin de repos. »

Il la regarda avec de grands yeux. « Ben... Et moi ? Et Tom ? Et nous ?! »

Elle lui sourit. « Je viendrai vous rechercher, disons... En fin d'après-midi. Histoire de vous laisser le temps de vous retrouver... »

Bill fit rouler ses yeux, embarrassé. « Oh, d'accord. »

« Aller mon c½ur, ça va bien se passer... »

« Je sais. »

« Ben alors ? Pourquoi tu boudes ? »

« Je boude pas... C'est juste... »

« Juste quoi ? »

« Je sais pas... » Il soupira et lui sourit. « Rien. C'est rien. »

« Okay. T'es sûr ? »

Il rit. « Oui, maman ! »

« Okay. » Elle baissa les yeux. « Bon, et bien je vais y aller, j'attends juste de voir que tu es bien entré. »

Il lui fit un immense sourire et embrassa son front. « Merci, maman ! Merci pour tout c'que tu fais... »

Elle passa son bras par la portière et lui caressa la joue. « Je t'en prie, Bill. » Et elle rentra sa main dans la voiture. Alors qu'elle commençait à refermer la fenêtre, Bill ayant commencé à avancer, elle s'arrêta. Il s'était retourné et la regardait. Elle haussa un sourcil. « Un problème ? »

Il retourna vers elle. « Nan, c'est juste que... »

« Que ? »

« Ecoute... Je suis désolé... »

Simone lui sourit tristement. « Moi aussi. » Elle fit un signe de main qui signifiait « Et maintenant, vas-y. » et referma la fenêtre.

Bill repartit alors en direction de l'hôtel. Il poussa la porte d'entrée, puis la seconde, et arriva dans un petit hall illuminé d'une lumière jaunâtre, qui donnait mal à la tête. Bill sortit son téléphone, appela Tom et attendit qu'il décroche.

« Allô Bill ? »

« Oui... Je suis en bas. Ta chambre est où ? »

« Monte au troisième et c'est la seconde à gauche. Les escaliers sont en face de toi, regarde bien. »

Bill plissa les yeux et vit qu'en effet, il y avait bien des marches d'escalier. Il murmura un okay et s'engagea. Il monta jusqu'au troisième étage tout en expliquant à Tom que sa mère les avait laissé pour la fin de la nuit et la journée suivante, et Tom dû sourire, car Bill entendit ses lèvres se tendre. Le brun prit alors à gauche, et avança jusqu'à trouver la bonne porte.

« Viens m'ouvrir, je suis juste l... »

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Tom venait d'ouvrir la porte, et il le regardait. Bill raccrocha son téléphone. Il était en caleçon, et ses dreads étaient encore pleines d'eau. Bill lui sourit, et le dreadeux attrapa son poignet pour l'entraîner à l'intérieur. Il referma la porte derrière lui, et plaqua Bill contre. Il posa violemment ses lèvres contre celles de l'adolescent et força le passage de sa langue dans sa bouche. Il glissa lentement ses mains sous son pull pour le lui retirer, coupant le baiser. Bill se retrouva alors torse nu, et Tom ne jeta qu'un bref coup d'½il avant de se jeter à nouveau sur lui. Ses mains calleuses coururent sur la peau de son buste, lui arrachant des frissons. Ils se sentaient pressés, oppressés, ils avaient envie l'un de l'autre, et la violence était le seul adjectif qui aurait pu qualifier ce qu'ils étaient en train de faire. Tom attrapa les avant-bras de Bill et le tira en arrière. Ils heurtèrent un mur, et Bill rit, nerveux.

« Détends-toi... »

Tom chuchotait à son oreille, il lui ramena les cheveux en arrière et reprit ses lèvres entre les siennes. Il les suçota, les aspira, les mordilla, laissant sa salive un peu partout. Il voulait que Bill lui appartienne, attendre une heure avait été insoutenable. Il pressa sa main dans son cou pour tenter de rapprocher plus encore son visage du sien.

« J'ai envie de toi, Bill... »

Le brun gémissait dans sa bouche, expirait son air à la recherche d'un oxygène qu'il n'avait plus. Il du se séparer de Tom pour reprendre son souffle, ce qui fit grogner le dreadeux. Celui-ci le poussa en arrière de son index et l'allongea de tout son long sur le lit, se positionnant au dessus de lui, sur lui. Il glissa sa main entre eux deux tandis que ses lèvres partaient dans son cou. Tom défit le bouton du pantalon de Bill, puis descendit sa braguette avant de s'asseoir à califourchon sur lui afin de retirer plus aisément son vêtement. Ils se retrouvaient donc à égalité, tous les deux en boxer. Tom stoppa ses baisers, et regarda alors vraiment le corps de l'adolescent. Il était si mince, si beau... Bill donna un coup de bassin, qui fit réagir le blond. Tom l'embrassa à nouveau alors que ses mains entamaient une longue descente le long de son torse. Il toucha chaque partie de celui-ci avec empressement, ses doigts glissant, griffant le buste que lui était offert.

Il ne pouvait pas s'arrêter, s'empêcher de palper, jusqu'à ce qu'il arrive à la bosse formée dans le sous-vêtement de Bill. Tom l'effleura, et l'autre ne put retenir un long râle. Le brun mit sa tête dans le cou de Tom, offert, soumis. Ce dernier souffla contre sa peau, cherchant sa respiration, et se glissa enfin dans le boxer, attrapant son sexe à pleine main. Bill mordilla l'épaule de Tom en gémissant.

Commença une longue succession de vas et viens lents et appliqués. Bill se tortillait sous le corps de son partenaire, gémissant, appelant son prénom encore et encore. Tom calculait le moindre de ses mouvements, le faisant plus rapidement, plus appuyé qu'il ne l'aurait voulu.

Il embrassait le ventre de Bill, plié au dessus de lui, lui faisait du bien et prenait du plaisir à cela. Ses doigts couraient le long de son long sexe dressé, il avait l'impression de pouvoir craquer au moindre moment, à chaque instant. Les yeux de Bill étaient à moitié ouverts, et sa langue rosée happait le peu d'air disponible. Ils étaient là, haletants et furieux, Tom tenant Bill et Bill se donnant à Tom, tentant de ne pas se quitter des yeux, ce qui était peine perdu étant donné leur état respectif.

Les mains de Tom stoppèrent tout mouvement alors qu'il commençait à descendre le long de son buste, déposant ça et là quelques baisers rapides. Il retira son dernier vêtement au moment où Bill pressa son pied contre son mollet, le griffant avec ses orteils. Tom ne prit pas le temps de regarder l'état de son âme s½ur et l'engloutit sans prévenir. La tiédeur de la bouche du dreadeux fit tourner la tête de l'adolescent, il le sentait partout, absolument partout. Tom engloba le gland de Bill avec sa langue, le faisant monter encore un peu plus haut. Les hanches du brun se soulevèrent d'elles même, il ne pouvait contrôler ses réactions, et parlait, soupirait, gémissait... Il lui murmurait des « je t'aime » à la file, se mordait la langue pour ne pas crier, et enfonçait ses ongles dans le cuir chevelu du blond, qui aspirait son sexe avec passion et violence. Les deux garçons ne mirent pas longtemps à venir, la tension sexuelle ayant été si grande entre eux.

Tom ne recracha pas la semence du brun, et se lécha même les lèvres, alors qu'il remontait le long de son corps pour finalement s'écrouler sur lui, faisant claquer leurs peaux moites l'une contre l'autre, et l'embrassa encore une fois. Ses doigts vinrent caresser doucement son ventre alors que tous deux reprenaient leur respiration respective, et Bill tourna la tête pour regarder son Jules. Les draps étaient tous collants. Il lui sourit timidement, et posa le dos de sa main sur sa joue, allant et venant, toujours. Ils se regardèrent dans les yeux et aucun des deux ne parla. Tout avait été dit. Ils avaient vraiment passé un bon moment.




[...]



Finalement, les deux garçons prirent le train pour rentrer. Ils ne restèrent que vingt petites minutes à l'intérieur, et lorsqu'ils arrivèrent, Simone les attendait sur le quai. Elle avait sorti sa grosse doudoune, et ressemblait étrangement à une bouée, de loin. Lorsque Bill releva la tête et qu'il la vit, il ne put s'empêcher de sourire et de lâcher la main de Tom pour courir vers elle et la serrer dans ses bras.

C'était sa maman. La seule.



FIN.

__________

Le petit mot de Gus' :

" Fiouuu ! Cet Os m'aura donné du fil à retordre. Je suis contente d'avoir enfin mis le dernier point. Bref. Je voudrais simplement énumérer les personnes et les choses que je remercie (Genre remise de prix, t'sais --'), parce que sans eux, j'pense que j'n'aurai pas pu le terminer.
Donc, simplement, merci à ma Grand'ma pour toutes ces phrases qui m'ont aidé, à Marie-Agnès et ses frères et s½ur pour leurs témoignages, merci à Wikipédia, aux forums sur l'adoptions et sur la procréation médicalement assistée, merci à toutes ces mamans, merci au dictionnaire Larousse (que ferai-je sans toi XD), merci au réalisateur de « Maudit Gène », merci au site de TF1, merci à Pauline et Julie pour leurs conseils, merci à Fanny, Sarah et Rachel pour leurs idées, merci à Ely pour le « 20 minutes », merci à tous ceux qui auront lu cet Os et enfin, le plus important d'après moi, merci à ma maman qui se trouve être aussi la seule (même si elle le lira jamais, Dieu merci x])...
Voila voila... J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire que moi j'en ai eu à l'écrire.
Merci ! "

__________








Voila de quoi vous occuper une petite demie-heure, j'ai arrêté ma fiction, je la reprendrais peut-être un jour, j'en doute mais qui sait. Je suis désolée, je n'ai plus le temps, plus l'envie et plus la motivation de continuer cette fiction, ça fait déjà un bail que j'aurais dû venir vous le dire. Je sais que bon nombre d'entre vous ne reviendront (si jamais vous revenez) avant un bon bout de temps, alors je vous demande de m'excuser pour ma lâcheté, et je remercie toutes celles qui m'ont laissé des commentaires pour me faire revenir, et autres.
Merci merci merci (L)'
Et à bientôt, qui sait.



Gus'_.









- And the sex, the drug and the complications... -
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#Posté le lundi 25 août 2008 05:14

Modifié le jeudi 19 février 2009 07:16

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Princesse1292, Posté le samedi 07 mars 2009 06:08

ne t'inquiéte pas c'est rien =)
c'est juste que ton blog c'était un peu ce qui me poussait a croire que TH c'est pas finit mais ttes les fics auquels j'était attaché et que je lisais depuis 2, 3 ans sont en train de fermer et a chaque fois c'est un réel pincement au coeur. alors j'ai peur pour eux car je ne veux pas qu'ils tombent dans l'oubli...

merci de t'en etre préocupé

j'éspére que tu continuras nous donner de tes nouvelles =)

Océane


Princesse1292, Posté le dimanche 01 mars 2009 16:22

je te lis depuis le début...Merci d'avoir été la...Encore une lueure d'espoir qui s'eteint...


loveuzdevie, Posté le samedi 08 novembre 2008 11:29

Juste Je t'aime :)


JAJAPOWER, Posté le mardi 28 octobre 2008 20:55

Continue je veux la suite!!!!!
J'aime trop!!!!


Chris-linke, Posté le mercredi 15 octobre 2008 03:32

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH

quand est ce que tu publie la suite????

je suis trop impassiante


Chris-linke, Posté le dimanche 12 octobre 2008 06:59

tu pourrais me prévenir quand tu publira une suite pls?????


Chris-linke, Posté le samedi 11 octobre 2008 17:26

ah nan putain suite suite suite

on peut pas dire que tom soit sérieu ds son role d'éducateur^^


Chris-linke, Posté le mardi 09 septembre 2008 15:50

t sur ke ta pas le courage de retaper la suite??????

j'ai trop envi de savoir la suite
j'aime pas quand les fic sont pas terminer.
sa me done limpression d'avoir lu pour rien

prend ton tps et refait nous une suite quand tu seras motivé


friends-drugs-rocknroll, Posté le jeudi 28 août 2008 16:38

Hey toi !

Voilàça faisait assez longtemps que j'étais pas venue mais me revoilà !

Disons que je suis en Finlande deuis presque un mois pis avant j'avais le bac aussi et tout alors -_-'

Enfin je suis revenue ... tu pourras pas te débarrasser de moi :p

Bisous

Noémie


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le mercredi 27 août 2008 16:23

c'est vrai, tu l'aime bien ?
ralala je suis trop contente !
en plus, je suis loin d'etre une pro du montage !
mais sa ma fait vraiment plaisir de le faire !
bisouxxx


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 16:57

re kikou =)
voila, comme j'aime ta fic y tout y tou et bin,
j'ai eu une p'tite envie !
et je t'est fais un p'tit montage !
j'espere franchement qu'il te plaira !

http://apu.mabul.org/up/apu/2008/08/25/img-225610dw6hf.png.html


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:32

voili voilou c'est tout !
sinon j'espere que ta passer de bonne vacances !
et bonne chance pour ton bac de fin d'année !
(moi c'est le brevet ><)


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:31

on a tout fais la semaine dernière ^^
Mardi dernier on a été aux trois curées
(c'est un parc d'attraction dans le finistère en bretagne, ba oui j'habite en bretagne huhu' )
ensuite le jeudi nous sommes aller a Nantes, a planète sauvage (avec des n'animaux *on s'en douter ><*)
et le vendredi on a fais de l'accrobranche (mes mains en s'ouffre encore huhu' )
et demain, on va faire du kart <333


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:28

tout simplement parce que mes parents n'étaient pas en vac' ^^


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:28

sinon moi mes vacances ?!
et bin, tous le mois de juillet j'ai rien fais !


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:27

c'est vrai que les vacances sa sert a se reposer !
donc maintenant j'aurais ahte a toutes les rentrées !
enfin pour la souite pas pour les cours ><


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:26

mais j'ai lut la souite *ba heuresement* chut toi
et sa ma fait plaisir !
sa seré cool que tu prenne un nouveau depart avec des nouveaux lecteurs !


x-sondages-tokiohotel-x, Posté le lundi 25 août 2008 05:25

AaAaAaAaAaA quand j'ai lut: "je vais peut etre supprimer gus-und-bill,
j'ai faillit m'évanouir !
ta faillit assasiner une de tes lectrices ><


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